Un ancien député de la majorité présidentielle en Haute-Garonne, Pierre Cabaré, est jugé ce mardi à Montauban pour exhibition, agression et harcèlement sexuels sur son ancienne suppléante, des accusations qu'il a réfutées à l'ouverture du procès. L'ancien parlementaire de 66 ans, élu en 2017 dans la première circonscription de Haute-Garonne et qui siégeait sur les bancs de la majorité présidentielle, même s'il avait été désinvesti par la République en marche, était à l'époque de son mandat vice-président de la commission des femmes à l'Assemblée nationale.
L'ancien député Renaissance accusé de harcèlement sexuel et moral
Il est mis en cause par son ancienne suppléante et collaboratrice parlementaire, Lucie Schmitz, qui a porté plainte en 2019. Poursuivi pour "agression, exhibition, et harcèlement sexuels" ainsi que "harcèlement moral", Pierre Cabaré est notamment accusé "d'avoir à Toulouse entre le 1er mai 2017 et septembre 2019 imposé des propos répétés à caractère sexiste" à sa collaboratrice, a rappelé la présidente du tribunal.
"Est-ce que t'es bonne ?" ou "Est-ce que t'aimes sucer ?" font partie, des questions que Pierre Cabaré lui aurait adressées, la qualifiant par ailleurs de "salope", selon des éléments de la procédure lus à l'audience. Des gestes déplacés sont également reprochés à l'ancien élu qui prenait sa collaboratrice par la taille et est mis en cause pour des attouchements sexuels, comme des caresses sur les fesses.
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Pierre Cabaré dément fermement ces accusations
"Je n'ai absolument pas mis la main aux fesses de Lucie Schmitz", a déclaré à la barre Pierre Cabaré, costume gris sombre. "Ça ne s'est pas du tout passé de la manière dont elle le raconte". L'ancien parlementaire a nié toutes les accusations portées contre lui, notamment un épisode sur le bassin d'Arcachon au cours duquel il aurait retiré son short en se dirigeant vers la victime, lui disant : "J'ai des grosses couilles". "Je ne parle jamais de mes couilles !", a déclaré à deux reprises à la barre le prévenu, haussant le ton. Assise au premier rang, Lucie Schmitz secouait la tête ou levait les yeux au ciel face aux dénégations de son ancien supérieur.
En août 2019, Pierre Cabaré avait déposé plainte contre elle pour "dénonciation calomnieuse" et "fausses accusations". En 2021 il avait à son tour mis en cause Lucie Schmitz pour "attouchements" et "harcèlement moral". Ces poursuites avaient été classées fin 2023 pour "infractions insuffisamment caractérisées".