Xavier Bertrand, candidat à l'investiture des Républicains pour la présidentielle, a présenté jeudi près de Calais ses propositions sur l'immigration pour en "reprendre le contrôle". "Plus personne ne tient la barre. La France subit une immigration qu’elle ne choisit plus. Il est urgent d’en reprendre le contrôle", a déclaré le candidat de droite devant quelque 200 personnes réunies à Marck-en-Calaisie, dans le Pas-de-Calais.
Sa politique se basera sur "deux principes" : "décider qui peut s’installer sur son sol et qui doit quitter son sol" et que l'immigration "réponde" aux besoins de la France et non l'inverse. "Ce n'est pas la France qui doit répondre aux besoins de l'immigration, c’est l’immigration qui doit répond aux besoins de la France", a-t-il dit.
Une révision de la Constitution prévue
Renvoyant dos-à-dos les "xénophobes" et les "bien-pensants", qui rivalisent de "solutions simplistes", et en critiquant le président Emmanuel Macron qui a "esquivé la question", Xavier Bertrand a proposé de "mettre fin au système actuel de régularisation" et de "démanteler les campements de migrants clandestins", comme la "jungle" de Calais, démantelée il y a cinq ans.
Il a promis de réviser par un référendum la Constitution pour que chaque année "le Parlement fixe des quotas d’immigration", et de réduire en priorité l'immigration familiale. Pour rejoindre son conjoint il faudra présenter un "passeport républicain", à condition de maîtriser la langue française, et "respecter les principes" de laïcité, d'égalité et de "primauté de la loi républicaine". Le dirigeant a suggéré aussi d'expulser "tout étranger condamné à de la prison ferme à l'issue de sa peine".
"Éloignement sécurisé" des clandestins
Contre l'immigration clandestine, Xavier Bertrand a proposé une "politique de triple frontière". Avec les pays de départs, il a plaidé pour la "création d’une alliance méditerranéenne" et menacé de priver de visas les pays qui refuseraient de "coopérer". Au niveau européen, il souhaite "interdire toute admission" dans l'espace Schengen. Au niveau national, il défend une "loi d’urgence migratoire pour un éloignement sécurisé" des clandestins.
Dans une allustion au putatif candidat d'extrême droite Éric Zemmour, il a mis en garde contre "la tentation de la haine". "Considérer que telle religion ou tel prénom suffiraient à disqualifier celui qui la pratique ou celui qui le porte, c’est une folie. Il y a des étrangers parfaitement intégrés et il y a ceux qui ne respectent pas notre pays, ne nous trompons pas de combat", a-t-il dit. Son discours a été suivi par une brève incursion dans la salle de quelques militants demandant la fin des expulsions de migrants, avec une banderole où on pouvait lire "stop au harcèlement".