Qui a tué les moines sept moines de Tibéhirine en 1996 ? C'est pour lever le voile sur le mystère entourant depuis 18 ans la mort des sept trappistes français que le juge antiterroriste français Marc Trévidic et sa collègue Nathalie Poux se sont rendus en Algérie, pendant une semaine à partir du 12 octobre dernier. Après de longues tractations sur fond de relations diplomatiques compliquées, les magistrats avaient enfin obtenu le feu vert leur permettant notamment d'assister à l'exhumation des cranes des moines. Tandis que leur homologue algérien doit se rendre à Paris mardi, rien n'a filtré ou presque sur le déroulement de la visite de la délégation française. Et pour cause, ce voyage n'a pas n'a pas été à la hauteur des espérance.
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Comment s'est déroulée la visite des juges français ? En réalité, selon les informations d'Europe 1, la délégation française est repartie d'Algérie les mains vides. Pourtant, le juge Trévidic, accompagné de deux autres magistrats et de scientifiques, espérait rentrer en France avec des prélèvements ADN issus des sept crânes exhumés ou encore des photos. En vain.
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Comme l'avait annoncé le ministre de la Justice algérien en invoquant le principe de souveraineté nationale, les Français se sont contentés d'observer les opérations d'exhumation menées par les équipes algériennes. Il en va de même pour les scanners permettant d'examiner les ossements. Si cet état de fait apparait logique, il semble que ce n'est pas tout à fait le protocole qui avait été convenu en amont.
Quel en était l'enjeu ? Officiellement, les sept moines de Tibéhirine sont morts égorgés par les combattants du GIA (le Groupe islamique armé) qui ont revendiqué cette mort dans un communiqué mai 1996, un mois après l'enlèvement des religieux. Leurs corps n'ont jamais été retrouvés et seules leurs têtes ont été rendues et inhumées à Tibéhirine. Mais depuis 2009, la justice française a élargi le champ de ses investigations. Un témoignage algérien évoque en effet une possible bavure de l'armée algérienne, qui aurait mitraillé le bivouac des ravisseurs avant de maquiller la mort des moines en exécution par décapitation. Les autopsies et scanners des moines visaient notamment à chercher d' d'éventuelles traces de balles et tenter de déterminer si les têtes ont été coupées ante ou post-mortem.
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Un juge algérien à Paris. Depuis le retour des juges français, les autorités n'ont absolument pas communiqué. Une des raisons à ce silence radio réside dans la visite d'un juge algérien du pôle pénal d'Alger à Paris, à partir de mardi. Ce dernier doit auditionner deux Français dont un ancien agent de la DGSE et Jean-Charles Marchiani, chargé à l'époque de négocier avec les ravisseurs des moines. Les autorités françaises espèrent également recevoir les PV des auditions d'une vingtaine de témoins - dont des terroristes repentis - demandées par le juge Trévidic. Des auditions censées être menées par son homologue algérien. Le dossier est donc très sensible et semble ainsi loin d'être clos.