Le préfet d'Ille-et-Vilaine et de Bretagne Patrick Strzoda a défendu samedi l'action de la police à Rennes lors de la manifestation du 28 avril, au cours de laquelle un étudiant a été grièvement blessé à l'oeil, dans une lettre ouverte au président de l'Unef, William Martinet.
Réponse à l'Unef. "Je veux rétablir la réalité des évènements", déclare dans cette lettre ouverte Patrick Strzoda, qui réagit à la mise en cause du maintien de l'ordre à Rennes par William Martinet, vendredi. Ce dernier a dénoncé sur I-télé "des stratégies de la part de la police qui étaient parfois contre-productives", notamment à Rennes et Nantes. "Nous avons des forces de police qui ont fait le choix de rentrer en confrontation pour disperser des cortèges qui étaient parfois pacifistes", a affirmé le président de l'Unef, qui avait déjà dénoncé "l'usage disproportionné de la force" après les manifestations.
Manifester est un droit, ça ne doit pas être une prise de risque à cause d'un usage disproportionné de la force par la police 4/
— William Martinet (@WilliamMartinet) 28 avril 2016
Un groupe de 700 à 800 manifestants. Selon le préfet de Bretagne, le défilé des organisations syndicales ce jour-là s'est déroulé "pacifiquement et sans incident pendant deux heures". Mais alors que ce cortège parvenait à son point de dislocation "un groupe de 700 à 800 manifestants s'est désolidarisé du cortège officiel (...) pour aller à la rencontre des forces de l'ordre" qui protégeaient l'hypercentre de Rennes, poursuit Patrick Strzoda. "Ce groupe de manifestants était emmené par une centaine d'individus masqués, cagoulés, armés de barres de fer et munis de projectiles divers", ajoute-t-il.
"Des mortiers d'artifice". "Sur le trajet, ces manifestants se sont livrés à diverses exactions contre des bâtiments et des équipements publics, avant de venir chercher l'affrontement avec les forces de l'ordre", indique le préfet. "Cette agression délibérée a pris la forme de divers jets de projectiles sur les policiers, parmi lesquels une ancre marine, des billes d'acier, des bouteilles remplies de liquides inflammable, des mortiers d'artifice, des 'bombes agricoles'", détaille-t-il. Patrick Strzoda indique tenir les enregistrements filmés de la manifestation à la disposition de l'Unef "dans leur intégralité".