"C'est fou !". Le maire de Porta, un petit village de 12 habitants dans les Pyrénées-Orientales limitrophe avec l'Andorre, est hors de lui. Pendant qu'il prenait son congé estival, des bornes frontières ont été installées par le pays voisin sur le territoire de sa commune. Résultat : la France a perdu 24 hectares de territoire.
Malgré le plan napoléonien que Marius Hugon conserve en mairie, les nouvelles bornes frontières de l'Andorre font reculer le territoire de sa commune d'une cinquantaine de mètres. La source de l'Ariège est donc désormais en territoire andorran, et le lac de Font-Nègre, où lui et ses administrés viennent parfois pêcher, est coupé en deux. "Si je lance un bon coup [mon hameçon], je vais arriver au milieu du lac, donc en Andorre, et je risque un procès-verbal", explique-t-il au micro d'Europe 1. "J'en veux à l'Etat français qui ne nous a pas soutenus, ni défendu la frontière telle qu'elle était autrefois".
"La prochaine fois, ils n’ont qu’à donner toute la commune !"
"Ça me fait mal au cœur", poursuit l'édile. "Quand j'arrive sur ce site, parce que j'ai l'habitude d'y venir souvent pour me balader, c'est devenu un territoire andorran, j'en ai presque les larmes aux yeux". "La prochaine fois, ils n’ont qu’à donner toute la commune, comme ça je serai Andorran", ajoute-t-il même dans les colonnes de Ouest-France. Une colère que partage également Henri, un habitant de Porta : "C'est une honte de voir qu'on nous vole le territoire ! Ce n'est pas possible !".
Si le maire n'a pas été convié au déplacement que doit effectuer Emmanuel Macron ce vendredi, il compte bien demander au président de la République - et co-prince d'Andorre - que l'on rétrocède à sa commune les terres grignotées par la principauté d'Andorre.