C'est la première fois que les familles des victimes se trouvent face au grand frère du tueur. Massif, Abdelkader Merah porte une barbe traditionnelle, celle qu'affectionnent les salafistes. Il décline son identité sans problème mais fait peu d'efforts pour hausser la voix, malgré les demandes répétées du président. Depuis lundi matin et pour un mois, il est jugé pour "complicité" aux côtés d'un délinquant de droit commun, Fettah Malki, cinq ans après les tueries de Toulouse et Montauban.
Émotion et colère. La matinée est consacrée au planning et à l'appel des témoins, laissant peu de temps de parole accordé aux accusés. Mais déjà, on ressent la difficulté de ce face-à-face pour les parties civiles. Latifa Ibn Ziaten, la mère d'un des militaires abattus par Mohamed Merah, est au bord des larmes en entrant dans la salle. Samuel Sandler, dont le fils et les deux petits fils ont été tués devant une école juive de Toulouse, ne peut, lui, cacher sa colère. Lorsqu'elle passe devant lui, il invective la mère des frères Merah.
Des témoins absents. Pour ce qui est des témoins, la cour doit déjà faire face à quelques difficultés : certains ont manifestement peur de venir et ont fourni des certificats médicaux, d'autres n'ont simplement pas répondu aux convocations. Soucieux de protéger leur anonymat, tous les policiers témoigneront eux sous X, par visioconférence.