Environ une centaine de personnes se sont rassemblées jeudi à Paris pour protester contre le manque d'effectifs dans les maisons de retraite médicalisées, qui empêche les soignants de travailler "dans la dignité". Les participants, parmi lesquels Laurent Berger (CFDT) et Olivier Besancenot (NPA), se sont regroupés devant le ministère de la Santé, où une délégation a été reçue par Agnès Buzyn à la mi-journée.
Cette deuxième journée de mobilisation en moins de deux mois était organisée à l'appel de dix syndicats (CGT, FSU, Fédération autonome Fonction publique, CFDT, CFE-CGC, CFTC, FO, Solidaires, Union fédérale action sociale, Unsa) et de l'association des directeurs au service des personnes âgées (AD-PA). Aux personnels des établissements et services à domicile pour personnes âgées, s'étaient jointes des familles dont les proches sont placés dans des Ehpad.
"On ne travaille pas dans la dignité". Aide-soignante dans un établissement à but non lucratif des Hauts-de-Seine, Émilienne, 45 ans, T-shirt blanc CGT enfilé sur sa doudoune, a qualifié ses conditions de travail de "médiocres". "Je trouve qu'on est maltraitants avec les patients, on ne travaille pas dans la dignité", a-t-elle estimé. "Les résidents et leurs familles se plaignent, mais ils sont aussi solidaires, ils comprennent nos difficultés."
Une participation à la journée d'action du 22 mars ? À l'issue de leur entretien avec Agnès Buzyn, les délégués syndicaux ont pris tour à tour la parole au micro. Luc Delrue (FO) s'est dit "insatisfait" qu'il n'y ait eu "aucune nouvelle annonce". Pascal Champvert (AD-PA) s'est cependant félicité d'avoir pu enfin "ouvrir un dialogue" avec la ministre. L'intersyndicale doit se réunir lundi pour décider des suites à donner au mouvement, FO préconisant de participer à la journée d'action du 22 mars avec les fonctionnaires et cheminots.
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