C'était une étape clé en vue de son développement industriel. L'entreprise Carmat, qui fabrique un cœur artificiel pour traiter des patients atteints d'insuffisance cardiaque terminale, a reçu il y a quelques jours sa certification. Alors que les essais sur l'homme sont toujours en cours, Europe 1 a pu se rendre en exclusivité dans l'usine Carmat installée au Bois d'Arcy, dans les Yvelines. Un site de 1.500 m² où sont fabriqués ces cœurs artificiels uniques au monde.
Un assemblage de 400 pièces. C'est dans une salle blanche, où aucune bactérie ne doit pouvoir pénétrer, que sont assemblées les 400 pièces qui composent le cœur artificiel Carmat. Température, oxygène, pression, tout est contrôlé et les mesures d'hygiène sont drastiques : pour pouvoir entrer dans cette salle, il faut s'équiper d'une combinaison stérile, de gants et de deux paires de surchaussures. Pour l'heure, huit cœurs sont en train d'être fabriqués. Si certaines étapes se font à la main, d'autres, plus délicates, sont confiées à des robots. Comme celle qui consiste à coller une vrai membrane issue d'un cœur de bœuf sur l'appareil. "Ça doit être parfaitement lisse, c'est vraiment important pour avoir un fonctionnement parfait", confirme Wenzel Hurtak, directeur industriel chez Carmat.
Un processus long. "Avant, il fallait une semaine pour tendre la membrane. Maintenant, la machine le fait en 20 minutes, et mieux", explique-t-il. Même si des robots viennent en renfort des mains expertes des employés, la fabrication d'un cœur reste toujours un processus long et délicat. "Il y a de l'électronique, de la biologie, de la mécanique, c'est extrêmement complexe", indique Stéphane Piat, le directeur général de Carmat. "Quand on sera vraiment efficace, on pense pouvoir faire un cœur complet sur un cycle d'un mois".
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Si, à ce jour, seulement une cinquantaine de cœurs artificiels ont été fabriqués, c'est que Carmat doit attendre d'avoir le marquage "CE". Pour ce faire, il faut que la moitié des 20 patients qui vont être implantés dans l'expérimentation actuelle survivent plus de six mois. Dès que cela sera fait, Carmat pourra passer à la vitesse supérieure et produire 800 cœurs par an.