C'est devenu une guerre de communication. Premier acte : le procès perdu par Monsanto, condamné à verser 289 millions de dollars à un jardinier américain qui accuse le Roundup, produit phare du géant de l'agrochimie, d'être à l'origine de son cancer. Deuxième acte : les anti-glyphosate triomphent... Et particulièrement en France, où la question a fait débat, il y a quelques mois. Nicolas Hulot s'est engouffré dans la brèche. Le ministre de la Transition écologique a carrément évoqué "le début d'une guerre" aux pesticides. En guise de troisième acte, le PDG de Bayer France, la société propriétaire de la marque Monsanto, lui répond sur Europe 1.
"Un travail que nous devons faire en coopération". "Le terme de 'guerre' est un mot fort, et je le considère comme inapproprié. Je parlerais beaucoup plus de travail que nous devons faire en coopération. Et je dirais également que nous faisons, nous, partie de la solution", affirme Franck Garnier.
"Ces solutions alternatives, nous y travaillons intensément". Et le président du groupe pharmaceutique de souligner le travail déjà effectué par Bayer : "Nous travaillons en partenariat avec les filières agricoles pour développer des nouveaux produits et répondre à leurs attentes, donc nous sommes déjà dans la collaboration. Et puis notre engagement, depuis quelques années, est d'aller de plus en plus loin vers le développement de solutions alternatives, notamment des substances naturelles, qui vont pouvoir se substituer à des produits phytosanitaires classiques, et qui vont être aussi utilisables en agriculture biologique. Ces solutions alternatives, nous y travaillons intensément", assure-t-il.
"Un bon usage n'est pas porteur de menace pour la santé". Malgré la condamnation historique de vendredi, Bayer ne cesse d'affirmer que le glyphosate, principe actif du Roundup, n'est pas cancérigène. "Beaucoup d'études ont été faites", répète Franck Garnier. "Les autorités réglementaires, qui sont en charge d'évaluer et de donner des autorisations au glyphosate, font leur travail de la façon la plus stricte possible. (…) Ce que je tiens à dire, c'est qu'un bon usage du produit n'est pas porteur de menace pour la santé". Depuis 2015, le glyphosate est classé par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) comme "cancérigène probable".