Le policier mis en cause dans la chute de Geneviève Legay, militante d'Attac, au cours d'une manifestation interdite de "gilets jaunes" à Nice a exprimé ses "sincères regrets" mais rappelé n'avoir agi que "dans le strict respect des ordres donnés par sa hiérarchie", a indiqué son avocat.
Un geste "dans le strict respect des ordres", selon le policier incriminé
"Mon client tient à exprimer ses plus sincères regrets quant aux conséquences de l'intervention des services de police causées sur la personne de Mme Legay et aux blessures qu'elle a subies à cette occasion" écrit l'avocat dans un communiqué.
"Il tient cependant à rappeler qu'il n'a agi que dans le strict respect des ordres donnés par sa hiérarchie, lesquels s'inscrivaient dans le cadre d'un rassemblement illégal, après trois sommations faites aux manifestants d'avoir à se disperser, qui leur ont clairement été exprimées et auxquelles ils n'ont pas déféré", poursuit l'avocat ajoutant que son client "n'a pas utilisé d'arme".
Le policier a reconnu les faits, une information judiciaire ouverte
Me Verrier est revenu sur les conditions dans lesquelles son client a été appelé à témoigner. Entendu dès le lundi suivant des faits, il a indiqué avoir effectivement poussé une personne qu'il pensait être un homme. "Confronté ultérieurement aux images de vidéosurveillance, il s'est immédiatement reconnu dessus et a alors pu constater que l'homme qu'il pensait avoir poussé était en réalité Mme Geneviève Legay", précise l'avocat.
Vendredi, à la suite de ce témoignage, le procureur de la République de Nice a ouvert une information judiciaire du chef de "violences volontaires par personne dépositaire de l'autorité publique", confiée à plusieurs juges d'instruction.
Une manifestation de soutien à la blessée lors de l'"acte 20"
Geneviève Legay, grièvement blessée à la tête au cours de cette charge policière place Garibaldi, le 23 mars est toujours hospitalisée au CHU Pasteur. Samedi après-midi, un cortège de "gilets jaunes" et de militants de gauche et d'associations s'est rendu jusqu'à l'hôpital en signe de soutien à la blessée. "Attention, il n'est pas question que ce policier prenne tout sur les épaules, il y a des donneurs d'ordres. Il faut aller jusqu'en haut de la hiérarchie pour voir qui a donné l'ordre de charger", a estimé à cette occasion Delphine Parent, l'une des filles de la victime.