Elles étudient plus mais sont moins payées et s'occupent plus des enfants : les inégalités entre les femmes et les hommes diminuent lentement, malgré des progrès en termes d'emploi et une vision de moins en moins "stéréotypée", révèle mardi l'Insee.
Plus diplômées que les hommes... Dès l'école primaire, les filles réussissent mieux à l'école que les garçons et cet écart se creuse au collège. Plus diplômées que les hommes, les jeunes femmes sont majoritaires dans le supérieur (55%) et s'engagent dans des cursus plus longs. Cependant, à l'exception des études de médecine, elles sont encore peu présentes dans les filières scientifiques et accèdent à un premier emploi plus tard que les hommes, dévoile l'Insee, à la veille de la journée internationale des droits des femmes.
Les différences tendent néanmoins à se réduire. En 2015, 68% des femmes de 15 à 64 ans participaient au marché du travail (c'est-à-dire en emploi ou au chômage) contre 76% des hommes. Cet écart, de 8 points, était de 31 points il y a 40 ans. Depuis le milieu des années 1970, le chômage des femmes dépassait celui des hommes mais cette tendance s'est inversée depuis 2013. Ainsi, 9,5% des femmes de 15 ans ou plus étaient au chômage en 2015 contre 10,5% des hommes de même âge.
... Mais moins payées. Pourtant, les écarts de salaires diminuent "très lentement", pointe Laurence Rioux, cheffe de la division des études sociales à l'Insee. En 2014, dans l'ensemble des secteurs privé et public, il était inférieur de 24% (contre 27% en 1995). "L'écart de salaire horaire atteint 17%, il provient des différences d'âge, de diplôme ou du type d'emploi occupé mais il reste une partie qu'on ne peut expliquer et qui peut être le reflet de pratique de discrimination en défaveur des femmes", a dit Laurence Rioux. En outre, les femmes sont plus concernées par les interruptions temporaires et réductions d'activité. Le taux d'activité des femmes ayant un ou deux enfants est de 85%, 73% pour celles ayant 3 enfants ou plus.
L'idée d'une "vocation maternelle". "Comparées aux pères, huit fois plus de mères qui travaillent sont à temps partiel", ajoute Laurence Rioux, précisant que la moitié déclare l'être "pour s'occuper des enfants". "Les femmes continuent de réaliser la plus grande part du travail domestique et l'idée d'une vocation maternelle perdure", observe Adrien Papuchon, responsable d'études. Néanmoins, "on a un déclin significatif de l'adhésion aux stéréotypes de genre et l'égalité des compétences entre les hommes et les femmes est aujourd'hui majoritaire", selon lui. Ainsi, alors que 43% des personnes pensaient en 2002 que "dans l'idéal, les femmes devaient rester à la maison pour s'occuper des enfants", elles sont 22% en 2012.