Les parents d'un bébé déclaré à l'état-civil de Nice sous un nom presque identique à celui du tueur djihadiste de Toulouse et Montauban, Mohamed Merah, ont décidé de renoncer, a-t-on appris jeudi auprès du parquet.
Un prénom qui pouvait choquer. "Le père a manifesté l'intention de renoncer à l'usage du prénom", a déclaré le procureur général de Nice, Jean-Michel Prêtre, confirmant une information de Nice-Matin. "On comprend qu'ils (les parents, ndlr) réalisent que ce prénom, pourtant dans leur tradition familiale, pouvait évoquer des choses particulières dans l'esprit des populations", a-t-il ajouté en précisant que le dénouement interviendra la semaine prochaine devant un juge aux affaires familiales.
Un choix "contraire aux intérêts de l'enfant". L'enfant est né le 3 novembre et a été déclaré en mairie le lendemain sous le nom de "Mohamed, Nizar Merah". La mairie avait estimé que le choix des parents "pouvait être contraire à l'intérêt de l'enfant" et l'avait assimilé à une apologie du terrorisme, tout en saisissant le parquet. La mairie LR avait aussi choisi de rendre l'affaire publique. Interrogé pour savoir si la famille a délibérément choisi de faire référence au tueur djihadiste, le procureur de Nice a répondu : "C'est évident que non". "C'est une intention semble-t-il bien déterminée de la part de la famille de renoncer à ce prénom, intention qu'ils ont manifestée auprès de l'officier d'état-civil mais c'est au juge aux affaires familiales de recueillir cette intention et cela ne se fera que la semaine prochaine", a-t-il ajouté.
Apologie du terrorisme. En France, depuis 1993, les officiers d'état civil ne peuvent plus décider d'interdire un prénom et les transmissions au parquet pour un changement de prénom sont très rares. En revanche, l'homonymie est répandue et concerne plus de 30% des Français. Mohamed est un prénom courant et classique, tout comme Paul ou Maxence. Le choix de la famille dont le bébé est né à Nice avait heurté la famille du militaire Imad Ibn Ziaten, première victime de Merah à Toulouse. Leur avocat avait demandé de poursuivre la famille pour apologie du terrorisme.