Un grillage vert de neuf mètres de haut, des barbelés partout autour de la prison. Tout cela doit dissuader d'une évasion de la maison d'arrêt de Lille-Sequedin, dans le Nord. Mais ce dispositif reste inefficace pour les jets de colis. "Notre prison, c'est un peu une passoire", déplore Benoît Normand, secrétaire local Ufap-Unsa Justice, alors qu'une opération "prison morte" est reconduite après l'attaque violente d'un fourgon pénitentiaire dans l'Eure, où deux agents ont été tués.
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"Les gens arrivent sur le talus, ils viennent là, ils découpent le premier grillage, et après, ils balancent les colis sur les cours de promenade. Grosso merdo (sic), il y en a pour dix minutes entre le moment où ils arrivent et le moment où ils repartent. C'est un peu du gruyère ici", pointe du doigt Benoît Normand.
Les détenus "ont connaissance" du manque de moyen dans la justice
Jusqu'à 100 colis sont envoyés par jour à la maison d'arrêt, et à l'intérieur de ces paquets, on trouve de la drogue et des téléphones emballés par des éponges pour amortir la chute. "Il faudrait un mur", insistent les agents pénitentiaires, et plus de moyens, plus de fermeté. "Les prisons françaises sont trop laxistes", dénonce Yannick Lasserre, du syndicat Force ouvrière Justice.
"Si on avait beaucoup plus de ressources humaines, on pourrait opérer beaucoup plus de fouilles. Mais aujourd'hui, on n'en a pas les moyens, et ça, la population carcérale en a totalement connaissance", affirme-t-il au micro d'Europe 1. Les collègues se plaignent aussi de ne pas assez s'entraîner au tir, conclut Yannick Lasserre. Il y a également très peu de formation pour apprendre les techniques collectives d'intervention.