Les secours ont retrouvé vendredi un huitième corps, celui d'une femme, sous les décombres des immeubles qui se sont effondrés lundi à Marseille, a annoncé le procureur Xavier Tarabeux.
Peut-être la dernière victime. Les corps de cinq hommes et deux femmes avaient déjà été découverts depuis l'effondrement spontané de ces deux immeubles vétustes. Le huitième corps, celui d'une femme, pourrait être le dernier retrouvé sous les gravats : les autorités estimaient à huit - cinq résidents et trois autres personnes - le nombre de personnes présentes dans le seul immeuble qui était habité au moment du drame.
Les deux autres immeubles théoriquement vides. Les deux autres immeubles qui se sont écroulés - dont un, plusieurs heures plus tard, en partie sous l'action des marins-pompiers - étaient murés et théoriquement vides, même si, selon des témoignages recueillis dans le quartier par l'AFP, l'un d'eux était souvent squatté par des sans-papiers ou les vendeurs de cigarettes de contrebande.
Le déblaiement continue. Soixante-cinq sauveteurs continuaient vendredi de déblayer le tas de gravats de la rue d'Aubagne dans le quartier populaire de Noailles, en plein centre-ville, a expliqué à l'AFP un porte-parole des marins-pompiers. Au total dans la matinée, "690 m3 de gravats ont été enlevés, sur 1.500 m3 programmés", soit un peu moins de la moitié, a-t-il précisé. Les opérations de déblaiement et de recherche de victimes sont très délicates depuis le début de la semaine en raison de la fragilité des bâtiments voisins : les marins-pompiers redoutent qu'ils ne s'effondrent à leur tour, et ont dû en abattre, au moins partiellement, certains.
Les évacuations s'amplifient. Vendredi matin, dans la zone concernée et à ses abords, de nouveaux logements ont été évacués, par précaution, a-t-on appris auprès de la mairie. Rien que pour la nuit de jeudi à vendredi, la Ville a pris en charge et relogé 236 personnes dans des hôtels, a précisé un porte-parole.
"Gaudin démission". Dans l'après-midi, le préfet et le maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin, devaient venir sur les lieux pour faire un point, mais les deux hommes ont dû se rabattre sur la préfecture pour échapper à une cinquantaine de manifestants, aux cris de "Gaudin démission" ou "Gaudin en prison". Le maire de Marseille, les traits tirés, a tenu à exprimer dans la soirée ses "condoléances attristées" ainsi que sa "compassion", visiblement dans un souci d’apaisement.
Des experts dépêchés de Paris. Le préfet, de son côté, a précisé que le gouvernement avait décidé de mandater spécialement plusieurs experts, venus de Paris pour inspecter chaque bâtiment. L'audit annoncé mardi par Christophe Castaner est donc bel et bien lancé.