Les musiciens de l'orchestre de l'Opéra de Paris sont en grève et l'ont fait savoir mardi avec un mini concert en plein air sur les marches de l'Opéra Bastille, à Paris. C'est avec des morceaux très connus du répertoire classique qu'ils se sont fait entendre : la Damnation de Faust, Roméo et Juliette et, pour finir, la Marseillaise, symbole d'unité.
"Ça rassemble beaucoup de gens et ça signifie qu'il y a vraiment une vraie colère", commente Michèle, éditrice de 62 ans visiblement émue par la prestation. Dans la foule, des badauds mais aussi des grévistes comme Adel, conducteur de RER, qui dit être venu apporter son soutien dans ce "même combat pour le retrait du projet de réforme". "On est venus leur montrer qu'ils n'étaient pas seuls", abonde le cheminot. Pour certains ce moment a été l'occasion d'une prise de conscience. "Quelque soit notre situation, on est tous obligés de se dire que ces gens-là font ça pour nous," commente ainsi Yolande, qui se trouve là par hasard.
Manque à gagner de 8 millions d'euros
Opération réussie, donc, pour les membres de l'Opéra de Paris, mais surtout un "symbole très fort" pour Emilie, violoniste de 35 ans : "c'est pour faire comprendre qu'on n'est pas une bande de nantis menant une vie de château, que ce qui nous fait vivre c'est jouer et qu'on peut jouer sur les marches de l'Opéra Bastille comme dans la fosse".
Cette grève a entraîné l'annulation de nombreux spectacles pour un manque à gagner estimé à près de 8 millions d'euros. Mais l'Opéra de Paris n'a pas l'intention de s'arrêter là et ses membres comptent bien poursuivre la mobilisation, en musique.