Attentat des Champs-Elysées : l'assaillant n'était pas fiché "S"

Un homme a tué un policier, jeudi soir sur les Champs-Elysées.
Un homme a tué un policier, jeudi soir sur les Champs-Elysées. © AFP
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L'auteur de l'attaque n'était pas fiché "S" et n'avait pas présenté de "signes de radicalisation" pendant ses 14 années passées en prison. 

Paris encore frappée en plein cœur. La mort d'un policier dans un attentat sur les Champs-Elysées, jeudi soir, suscite l'inquiétude avant le premier tour de l'élection présidentielle, dimanche. L'assaillant, identifié comme Karim C., n'était pas fiché "S" et ne présentait "pas de signe" de radicalisation pendant ses 14 années en prison. Suivez ici en direct les dernières informations sur le sujet.

Les principales infos à retenir

- L'assaillant n'était pas fiché "S" et ne présentait "pas de signe" de radicalisation pendant sa détention

- L'auteur était visé par une enquête antiterroriste. Il avait été condamné pour tentative d'homicide sur un policier en 2005

- Trois proches de l'assaillant, abattu vendredi soir, se trouvent en garde à vue

OÙ EN EST L'ENQUÊTE ? 

L'assaillant pas fiché "S" et pas radicalisé en prison. L'assaillant, identifié comme Karim C., n'était pas fiché "S", a annoncé vendredi le procureur de la République François Molins. L'homme, un multirécidiviste qui a passé 14 ans en prison pour tentatie, ne présentait par ailleurs "pas de signe" de radicalisation pendant sa détention. Karim C. était cependant visé par une enquête antiterroriste pour avoir manifesté son intention de tuer des policiers.

Il avait été arrêté le 23 février, avant d'être remis en liberté par la justice faute de preuves suffisantes. Puis, en avril, il avait été convoqué par la justice car il avait effectué en janvier et février un voyage en Algérie - "pour s'y marier", selon lui - sans avertir la police, comme il en avait l'obligation, sans être renvoyé en prison. Il avait par ailleurs déjà été condamné en 2005 à quinze ans de réclusion pour tentatives d'homicide volontaire sur un policier, un élève gardien de la paix et le frère de celui-ci, en Seine-et-Marne.

Trois proches de l'auteur de l'attaque en garde à vue. Trois de ses proches sont interrogés en garde à vue par les services antiterroristes, vendredi. Selon les informations d'Europe 1, il s'agit du père et du demi-frère de Karim C., ainsi que de la compagne de ce dernier. Les enquêteurs ont pris la décision de les entendre après une perquisition au domicile du tireur, où se trouvait la crosse sciée du fusil à pompe retrouvé dans la voiture, ainsi qu'au domicile de son demi-frère. 

Un mot défendant l'EI retrouvé près de Karim C. S'il avait à plusieurs reprises évoqué ses projets de tuer des policiers, Karim C. n'était a priori pas connu pour s'être radicalisé. S'il semble avoir agi seul, un papier portant un message manuscrit prenant la défense de Daech a pourtant été retrouvé près de son corps, sur les Champs-Elysées.

Un Coran a également été découvert dans son véhicule, ainsi qu'un papier avec les adresses du commissariat de Lagny, en Seine-et-Marne, de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) et de différentes armureries. Son lien exact avec l'Etat islamique reste donc à établir. 

Pas de lien entre l'homme signalé par le Belgique et l'attaque. Le parquet fédéral belge a "exclu" vendredi l'existence d'un lien entre l'homme qu'il avait signalé jeudi à ses homologues français et l'attentat. L'EI, qui a revendiqué l'attaque, a présenté l'auteur comme étant "Abu Yussef le Belge". Mais l'individu s'est présenté dans un commissariat belge, après avoir vu son identité circuler jeudi soir sur les réseaux sociaux. 

L'homme signalé aux autorités françaises, domicilié à Anvers, était recherché par la justice belge "dans une affaires de stupéfiants". Lors de son audition, l'Anversois a présenté un alibi jugé fiable. Les enquêteurs continuent à s'interroger sur la revendication de l'attaque par le groupe Etat islamique (EI).

QUELLES SONT LES NOUVELLES DES VICTIMES ? 

Hollande, Cazeneuve et Fekl au chevet du policier blessé. Par la voix de Céline Berthon, sa secrétaire générale, le Syndicat des commissaires de la police nationale a donné des nouvelles des deux policiers blessés dans l'attaque. "Nous avons été extrêmement préoccupés hier soir, craignant même le décès de l’un d’entre eux. Celui qui a été le plus grièvement blessé a été opéré à l’hôpital Pompidou cette nuit. Les nouvelles que nous avons via son chef de service et son épouse sont plutôt rassurantes", a-t-elle expliqué au micro d'Europe 1, ajoutant que son pronostic vital n'est "a priori" plus engagé.

Le président François Hollande, le Premier ministre Bernard Cazeneuve et le ministre de l'Intérieur Matthias Fekl se sont rendus au chevet de ce policier, vendredi matin. Le chef de l'État s'est entretenu avec lui pendant quelques minutes, selon l'Elysée, avant de se rendre à la Préfecture de police de Paris pour "rencontrer les policiers et les forces de sécurité qui ont fait preuve d'un courage exemplaire mais qui ont perdu l'un des leurs". 

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QUELLES CONSÉQUENCES POUR LE SCRUTIN ? 

Sécurité renforcée dans les bureaux de vote. La loi interdit les personnes armées dans les bureaux de vote, mais l'attaque survenue jeudi sur les Champs-Elysées a fait monter d'un cran la crainte d'un attentat lors du premier tour de la présidentielle. Certaines municipalités ont donc décidé de renforcer leur dispositif de sécurité à l'aide d'agents privés, qui pourront procéder à la fouille des sacs à l'entrée des bureaux. Par ailleurs, 50.000 policiers et gendarmes seront mobilisés, en plus des militaires de l'opération Sentinelle pour patrouiller autour des files d'attente et prévenir toute intrusion.

"Au-delà des moyens traditionnels, des unités spécialisées et d'intervention sont placées en état d'alerte pour garantir une réactivité totale", a assuré le Premier ministre à la sortie du Conseil de défense, vendredi. Les CRS et les escadrons de gendarmerie mobile "seront plus orientés sur des missions de sécurisation des élections", a-t-il détaillé.