Sorita, l'une des deux ourses slovènes réintroduites dans les Pyrénées en 2018, a donné naissance à deux oursons avec lesquels elle est sortie de son hibernation, a annoncé lundi la préfecture des Hautes-Pyrénées.
Deux oursons repérés fin avril
"Fin avril 2019, les agents de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) ont enfin pu établir un contact visuel avec l'ourse Sorita et confirmer la présence d'oursons à ses côtés", selon un communiqué de la préfecture.
Plusieurs indices, une "phase d'hyperphagie en novembre et la date tardive de sortie de tanière" de l'ourse avaient laissé présager de l'heureux événement, selon la préfecture.
Les deux oursons ont finalement "pu être détectés à la jumelle" avec leur mère, dotée d'un collier émetteur, qui se déplace "lentement". Leur dernière localisation, lundi, a été faite sur la commune de Sazos, dans le secteur du Pic d'Ardiden.
Ne pas chercher à s'approcher des ours
Si les ours sentent "la présence de l'homme très en amont" et l'évitent "autant que possible", une femelle avec des petits "n'a pas toujours" ce comportement d'évitement, elle est "moins mobile, plus sensible au dérangement et susceptible d'être agressive en cas de rencontre", rappelle la préfecture. Elle renvoie aux consignes à observer en cas de rencontre, recensées sur le site de la Dreal Occitanie, dont "manifester sa présence en faisant un peu de bruit", ne "pas chercher à s'approcher d'un ours" et s'en éloigner calmement en cas de proximité.
Un territoire de plus en plus grand
En comptant Sorita et sa compatriote Claverina, 40 ours bruns avaient été décomptés dans les Pyrénées en 2018, a annoncé au début du mois le ministère de la Transition écologique, soulignant toutefois que ce nombre, en baisse par rapport aux 46 de 2017, pouvait être sous évalué. L'aire de répartition de l'espèce a elle augmenté, atteignant 7.400 km2 en 2018, du fait principalement des "grands déplacements exploratoires" de Claverina et Sorita, selon le ministère.
Des éleveurs vent debout contre cette réintroduction
L'arrivée de ces deux femelles, relâchés en octobre dernier pour sauvegarder une espèce menacée d'extinction, avait suscité une levée de boucliers de la part d'éleveurs de la région dénonçant la prédation des plantigrades. En réponse à ces inquiétudes, le ministère de l'Agriculture a récemment confirmé que des mesures "d'effarouchement" des ours seront prochainement lancées dans les Pyrénées pour protéger les troupeaux, une mesure contestée par les ONG de défense des ours. Le préfet d'Occitanie Etienne Guyot doit pour sa part rendre publique d'ici début mai une feuille de route "pastoralisme et ours", faisant le point des mesures d'accompagnement des éleveurs.