Un an après le démantèlement de la "Jungle" de Calais, 42% des migrants ayant demandé l'asile l'ont obtenu et 46% attendent toujours une décision définitive, selon l'Office français de l'immigration et de l'intégration (Ofii).
"Plus de 7.400 femmes, hommes et enfants ont été mis à l'abri à l'occasion de cette opération humanitaire" lancée le 24 octobre 2016 et menée pendant trois jours pour orienter les migrants vers des centres d'accueil et d'orientation (CAO), a précisé cette même source. Au total "5.466 adultes ont été acheminés dans l'un des 301 CAO" en régions et "1.952 mineurs non accompagnés ont été orientés" vers des CAO dédiés, appelés CAOMI, a indiqué l'Ofii. Parmi les adultes, 58% étaient Soudanais, 25% Afghans, 5% Erythréens et 4% Pakistanais, précise l'Office. À 95% des hommes, ils étaient âgés pour la plupart (85%) de 18 à 34 ans.
2% des migrants ont obtenu le statut de réfugiés. Ce décompte ne concerne que les personnes évacuées, et donc pas les migrants qui auraient pu quitter le campement avant le démantèlement pour ne pas renoncer au rêve britannique, très présent chez les Afghans. L'Ofii a procédé quelques jours plus tard à un autre recensement dans les CAO, qui ne comptabilise donc ni les personnes ayant déjà le statut de réfugié (2% du total), ni les migrants ayant tout de suite quitté le centre, dont le nombre est évalué à 15% environ.
7% des migrants déboutés du droit d'asile. Sur les personnes restantes, 34% étaient déjà en demande d'asile, en France ou dans un autre pays d'Europe, et "66% ont accédé à la procédure". Cela signifie que les migrants enregistrés ailleurs en Europe n'ont pas été renvoyés vers ce pays, conformément aux promesses du gouvernement qui dérogeait ainsi au règlement européen de Dublin. Or ils étaient nombreux: 66% parmi les migrants déjà en cours de demande d'asile. Un an plus tard, "42% ont obtenu l'asile", 7% ont été déboutés, "46% sont dans l'attente d'une décision définitive" de l'Ofpra (Office français de protection des réfugiés et apatrides) ou de la CNDA (cour d'appel) et 5% étaient dans un autre projet que la demande d'asile.
515 mineurs isolés étrangers transférés au Royaume-Uni. En ce qui concerne les mineurs, une synthèse antérieure de la Direction générale de la cohésion sociale rappelait que 515 d'entre eux avaient été transférés vers le Royaume-Uni ou l'Irlande, 194 orientés vers l'aide à l'enfance, que 709 avaient fugué et que 333 avaient été évalués majeurs et redirigés vers un CAO, selon les chiffres cités dans un rapport sénatorial en juin.