EDF a porté plainte pour le vol de 150 cadenas fermant des armoires contenant les matériels informatiques des systèmes de pilotage du réacteur EPR en construction à Flamanville, dans la Manche.
"Compte tenu de la sensibilité des équipements et de la nature de l'acte de malveillance, on a porté plainte", a déclaré Bertrand Michoud, directeur des aménagements de ce chantier lors d'une commission locale d'information (CLI) aux Pieux, une commune proche de Flamanville. Une enquête a été ouverte par le parquet de Cherbourg, selon EDF.
Pas d'impact "planning". Les scellés existants à l'intérieur de ces armoires "sont restés intègres. C'est quelque chose d'a priori rassurant mais on a néanmoins lancé la vérification de l'intégrité des bases du contrôle-commande. Ça va prendre plusieurs semaines", a ajouté Bertrand Michoud. Le contrôle-commande est constitué de l'ensemble des systèmes qui permettent de piloter une installation nucléaire. "Pour le moment, il n'y a pas d'impact sur le planning, si ce n'est les quelques jours pendant lesquels on a stoppé les opérations sur contrôle-commande, le temps qu'on remette la zone en sécurité", a indiqué l'ingénieur. "Ce qui est important pour nous, c'est d'avoir au plus tôt une réponse à la question sur l'intégrité (des commandes ndlr). Tant qu'on n'a pas de réponse à cette question-là, il n'y a pas d'impact planning identifié", a-t-il ajouté.
Des résultats fin mai. Concernant des défauts de soudures annoncées début avril sur l'EPR, Bertrand Michoud a indiqué jeudi qu'il était "trop tôt" pour répondre à la question de "l'éventuel ajustement du planning et du coût du projet". En avril, EDF avait annoncé que ces conséquences seraient connues fin mai. Interrogé par l'AFP sur le nombre de soudures défectueuses sur les 150 en réexamen, Bertrand Michoud a répondu "on est encore en train de faire des analyses". "L'ASN (l'Autorité de sûreté nucléaire ndlr) est encore dans l'attente d'un bilan finalisé des contrôles" de la part d'EDF, a de son côté indiqué lors de la CLI Hélène Héron, chef de l'antenne normande du gendarme du nucléaire.
En conséquence, "l'expertise" de l'IRSN, bras technique de l'ASN, "n'a pas commencé", a indiqué Véronique Leroyer de l'IRSN en marge de la CLI. Le démarrage de Flamanville est officiellement prévu à la fin de l'année pour une mise en service commerciale en 2019, avec sept ans de retard sur le calendrier initial et un coût de 10,5 milliards d'euros qui a triplé.