L’INFO. Pour faire le bon choix à l’approche des élections municipales, il faut juger le projet des candidats, mais aussi bien connaître la situation financière de la ville dans laquelle on vit. L’iFrap (Fondation pour la recherche sur les administrations et les politiques publiques), un think tank libéral, a récemment publié une étude sur les dépenses publiques des trente plus grandes villes de France. Il note que l’endettement n’est pas dramatique quand la capacité de remboursement est forte, mais qu’en une dizaine d’années, les dépenses de fonctionnement et les impôts locaux ont globalement augmenté.
Une dette à nuancer. Depuis la révélation de l’importance des emprunts toxiques des communes de France, la dette des communes joue un rôle prépondérant dans les calculs des équipes candidates aux municipales. “Dette ne veut pas forcément dire mauvaise gestion”, note cela dit Agnès Verdier-Molinié, la directrice de l’iFrap, au micro d’Europe 1. Le problème est que l’étude du think tank qu’elle dirige note, manière générale, que les dettes ont plutôt tendance à s’aggraver.
“Tout dépend si on se place du côté du gestionnaire de la ville qui estime avoir une population tout à fait solvable”, ajoute-t-elle. En la matière, le maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin, doit être particulièrement confiant. Sa ville en plus d’être la plus endettée, avec Montpellier et Saint-Etienne, à hauteur de 3.811,40 euros par habitant, est aussi celle dont la dette mettrait aujourd’hui le plus de temps à se résorber.
“On ne parle pas de Paris qui a énormément augmenté sa dette ces derniers années, +48% depuis 2008 pour 3,16 milliards d’euros aujourd'hui, ajoute Agnès Verdier-Molinié, mais c'est une ville-département. On ne peut pas comparer effectifs, dettes et dépenses quand la ville comprend l'échelon supplémentaire."
Les dépenses de personnel en inflation. Dans son étude, l’iFrap s’inquiète néanmoins de voir les municipalité continuer à embaucher du personnel. “Alors qu’il y a eu peu de transfert de compétences de l’Etat vers les communes, elles ont augmenté de plus de 3% par an leur masse salariale” note la directrice du think tank.
Dans ce domaine, les différences entre les communes varient du simple au double. En moyenne, un habitant de Reims dépense environ 500 euros par an pour les employés de sa ville quand ceux d’Amiens déboursent plus de 1.000 euros.
Les impôts à la hausse. Plus d’employés, une dette qui augmente, pour équilibrer les comptes, une seule solution : augmenter les impôts locaux. La réalité ne dément pas la théorie. “Les prévisions du projet de loi de finances 2014 indiquent qu'elles (les taxes) devraient encore augmenter de 4% cette année”, rappelle Agnès Verdier-Molinié. “Cela pose la question d’un Etat qui parle de pause fiscale, qui baisse les dotations aux collectivités locales, et des collectivités locales qui ont tout loisir d'augmenter la fiscalité”, pointe-t-elle.
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