L'Assemblée nationale a voté, dans la nuit de mercredi à jeudi, le premier projet de budget de la Sécurité sociale du quinquennat en nouvelle lecture, après le rétablissement quasi total de sa version et des débats confirmant les désaccords à gauche et à droite.
LR et les groupes de gauche votent contre. Le texte porté par la ministre de la Santé Agnès Buzyn revient jeudi en nouvelle lecture au Sénat, à majorité de droite, avant un ultime passage la semaine prochaine devant l'Assemblée, qui a le dernier mot. Comme en première lecture, LREM et MoDem ont voté, cette fois à main levée, pour ce projet de loi, LR contre, les trois groupes de gauche également. Les UDI-Agir-indépendants (anciens Constructifs) se sont partagés entre pour, contre et abstention.
De nombreuses mesures contestées. La hausse de la Contribution sociale généralisée (CSG) a continué à concentrer des tirs croisés de droite et de gauche. Défendu dans l'hémicycle également par le ministre des Comptes publics Gérald Darmanin, le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) prévoit aussi une baisse de l'allocation versée aux parents de jeunes enfants, critiquée sur plusieurs bancs, une hausse de la fiscalité du tabac, décriée surtout à droite, ou une extension du nombre de vaccins obligatoires, questionnée par les Insoumis. La suppression de la généralisation du tiers payant a été encore critiquée par la gauche, socialistes en tête.
Une taxe consensuelle sur le sucre. Assez consensuelle, une formule encore modifiée de la taxe soda, visant à mieux lutter contre l'obésité, a été votée dans l'hémicycle, avec un barème en fonction du taux de sucre revu en baisse, à l'initiative du rapporteur Olivier Véran (LREM).
Un déficit inédit. Au prix d'économies dans le domaine de la santé, le déficit de la Sécu doit être réduit à 2,2 milliards d'euros l'année prochaine, niveau inédit depuis 17 ans. Pour LREM, Thomas Mesnier a vanté des "avancées énormes", comme une "augmentation de pouvoir d'achat des Français en supprimant des cotisations sociales", la suppression du RSI "tant attendue", des "choix courageux de politique familiale" en faveur des "familles monoparentales" notamment.