L'une des enseignes préférées des Français attise la colère du monde agricole. Les supermarchés Leclerc sont pris pour cible par les agriculteurs, qui manifestent depuis plus d'une semaine pour protester contre le nom respect des lois Egalim et la multiplication de normes environnementales.
Intrusions en magasin, toit effondré, parking labouré… Les opérations coup de poing se multiplient. Car, aux yeux des exploitants, Leclerc incarne la puissance de la grande distribution. Il faut dire que c’est l’enseigne qui a le plus progressé durant la crise inflationniste. Son chiffre d’affaires a augmenté de 10% l’année dernière et près d’un quart des achats en grande surface se font désormais chez Leclerc.
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"Un symbole"
"Le deuxième élément, bien sûr, c’est la visibilité. C’est-à-dire que cette enseigne, elle a un ambassadeur (Michel-Edouard Leclerc ndlr) qui, dans les médias, est extrêmement présent. S’en prendre à l’enseigne Leclerc, c’est un petit peu comme quand on s’en prend à McDonalds, c’est un symbole", souligne également au micro d'Europe 1, Rodolphe Bonasse, expert de la distribution.
Au-delà du symbole, les agriculteurs pointent du doigt la stratégie de l’enseigne. Face à l'inflation, Leclerc s’affiche comme le supermarché le moins cher de France, attirant toujours plus de clients à la recherche de solution pour abaisser leurs tickets de caisse. Et si les consommateurs sont ravis, les agriculteurs ont l’impression de payer pour eux.
Leclerc désigné comme "première responsable" de la fragilité des agriculteurs
"Leclerc est pris à partie par le monde agricole parce qu’il y a un lien qui est fait avec la promesse d’une marque qui, depuis des dizaines d’années, défend le fait de vendre les produits les moins chers possibles. Et cette idée que parce que Leclerc vend les produits les moins chers possibles, c’est sans doute lui qui les achète aussi les moins chers. Donc, l'enseigne est désignée comme la première responsable de cette tension sur le niveau de vie des agriculteurs", poursuit-il.
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Début janvier, le patron de l'entreprise, Michel-Edouard Leclerc, assurait vouloir "casser la gueule à l'inflation", assurant vouloir demander aux industriels "la baisse des prix, parce qu'ils se sont trop sucrés l'année dernière". Contactée par Europe 1, l’enseigne n’a pas donné suite à nos sollicitations.