Le président du Conseil européen, Donald Tusk, a appelé lundi à Pékin la Chine, mais aussi les Etats-Unis et la Russie, à "éviter le chaos", au moment où l'Amérique de Donald Trump a engagé un bras de fer avec ses principaux partenaires commerciaux.
"L'architecture mondiale change sous nos yeux". "Il est encore temps d'éviter le conflit et le chaos", a déclaré Donald Tusk lors d'une rencontre avec le Premier ministre chinois Li Keqiang, en proposant d'engager une réforme de l'Organisation mondiale du commerce. "Nous sommes tous conscients que l'architecture mondiale est en train de changer sous nos yeux", a-t-il déclaré, rappelant que "le monde que nous avons construit pendant des décennies (...) a apporté une Europe en paix, le développement à la Chine et la fin de la guerre froide".
Pour une réforme "complète" de l'OMC. "Il est du devoir commun de l'Europe et de la Chine, mais aussi de l'Amérique et de la Russie, de ne pas détruire cet ordre mondial mais plutôt de l'améliorer, et de ne pas engager des guerres commerciales qui ont débouché sur des conflits ouverts si souvent dans notre histoire", a-t-il ajouté, alors que les présidents russe et américain doivent se retrouver dans la journée à Helsinki. "C'est pourquoi j'appelle nos hôtes chinois, mais aussi les présidents Trump et Poutine, à engager conjointement un processus de réforme complet de l'OMC", a ajouté Donald Tusk.
"Défendre le libre-échange". Le président du Conseil européen est à Pékin en compagnie du président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, à l'occasion du sommet annuel Chine-UE. Les deux hommes doivent être reçus dans la journée par le président chinois Xi Jinping. "Nous sommes tombés d'accord pour dire que dans les circonstances internationales actuelles, il est important de défendre le multilatéralisme et le libre-échange", a déclaré le Premier ministre chinois.
Washington saisit l'OMC contre le Canada, la Chine, le Mexique, la Turquie et l'UE. Les Etats-Unis ont annoncé lundi avoir saisi l'Organisation mondiale du Commerce (OMC) pour contester les mesures prises par le Canada, la Chine, le Mexique, la Turquie et l'Union européenne en représailles aux taxes américaines sur l'acier et l'aluminium. "Les tarifs douaniers américains sur l'acier et l'aluminium imposés par le président (Donald) Trump plus tôt cette année sont justifiés par les accords internationaux que les Etats-Unis et ses partenaires commerciaux ont approuvés", se défend le représentant américain au commerce (USTR) dans un communiqué.