Les syndicats CFDT Cheminots et Unsa ferroviaire ont assigné la SNCF en justice pour contester la décision de la SNCF de décompter des jours de congés aux cheminots grévistes, a-t-on appris jeudi auprès de ces deux syndicats.
"L'intimidation des cheminots" dénoncée. "On demande de suspendre toutes les dispositions" visant "à intimider les cheminots", a déclaré Didier Aubert, secrétaire général de la CFDT Cheminots. Cette assignation en justice commune a été "finalisée hier en intersyndicale", a précisé Roger Dillenseger (Unsa).
La CGT Cheminots se joindra également au référé, a confirmé son porte-parole, Cédric Robert. Les syndicats CFDT, Unsa et CGT ont lancé début avril une grève en pointillés sur un rythme de deux jours sur cinq jusqu'à fin juin. Mais la SNCF considère leurs différents préavis d'arrêt de travail comme étant un seul et unique mouvement, ce qui lui permet de ne pas payer un certain nombre de jours de repos aux grévistes.
Des "retenues disproportionnées" ? Une requête en "référé d'heure à heure" a été défendue en commun par la CFDT et l'Unsa jeudi, a expliqué Dahbia Mesbahi, avocate de l'Unsa ferroviaire. Le magistrat rendra vendredi sa décision sur la caractérisation ou non de l'urgence de la requête, auquel cas une date d'audience pourra être fixée.
Pour les syndicats, cette procédure d'urgence est justifiée par une "atteinte au droit de grève". "Les agents vont avoir des retenues qui sont disproportionnées", c'est une pression financière "pour les inciter à renoncer au mouvement de grève", a fait valoir Dahbia Mesbahi. "L'employeur ne peut pas de sa propre initiative décider qu'il s'agit d'un mouvement unique", a soutenu l'avocate.