Édouard Philippe a affirmé mercredi que "l'État sera au soutien" du volailler Doux, en difficulté et actuellement en négociations avec un groupe ukrainien, si "un projet de reprise crédible" se présentait.
Crédible "commercialement, socialement, économiquement". "Si nous arrivons à construire un projet de reprise crédible, commercialement, socialement, économiquement, qui permette au plus grand nombre de sites et de salariés d'être repris durablement, évidemment l'État sera au soutien", a déclaré le Premier ministre devant l'Assemblée nationale. "C'est l'objectif que nous avons : ne pas se payer de mots mais accompagner durablement une entreprise de façon à ce que ce projet soit crédible et que ce que nous faisons pour elle ait une portée", a-t-il insisté.
"Peu de marques d'intérêt" pour la reprise. Édouard Philippe répondait à une question du patron des députés LREM Richard Ferrand, élu du Finistère où le volailler a son siège. "C'est tout l'Ouest de la France qui retient son souffle, toute une filière d'élevage qui craint pour son avenir", a prévenu Richard Ferrand, en évoquant le spectre d'une "liquidation pure et simple" du groupe qui compte quelque 1.200 salariés. "La totalité des repreneurs susceptibles d'être intéressés ont été approchés", a affirmé Édouard Philippe. "Reconnaissons-le, peu de marques d'intérêt ont été formulées. Mais les discussions se poursuivent de façon intense avec les actionnaires actuels" et "un groupe ukrainien (MHP, ndlr) qui pourrait être le partenaire d'un projet de reprise", a-t-il poursuivi. "Nous ne voulons négliger aucune piste, en particulier avec les acteurs nationaux, avec lesquels des discussions ont lieu. Mais elles sont encore à un stade très préliminaire", a encore souligné le Premier ministre.
Doux perdrait 35 à 36 millions d'euros par an. MHP a confirmé lundi être en discussion pour la reprise de Doux, avec une restructuration à la clé. Il a cependant contesté vouloir supprimer 550 des 1.200 postes du volailler, ainsi qu'indiqué dans la presse. Le groupe Doux, qui a été placé en redressement judiciaire en 2012 après avoir supprimé près d'un millier d'emplois, perd selon son actionnaire majoritaire Terrena entre 35 et 36 millions d'euros par an.