L'absence d'augmentation du tarif réglementé d'électricité cet hiver, annoncée par le gouvernement, devra être compensée ultérieurement, a estimé jeudi le PDG d'EDF Jean-Bernard Lévy. "À un autre moment, il faudra que les comptes soient faits et que le coût de l'électricité soit traduit dans les factures", a affirmé Jean-Bernard Lévy sur RTL. Le Premier ministre Édouard Philippe a annoncé mardi que le tarif réglementé d'électricité n'augmenterait pas cet hiver comme attendu.
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Vers une hausse de 8 à 10% ? Le tarif réglementé d'électricité, appliqué par EDF à environ 26 millions de foyers, est fixé selon une formule de calcul complexe, qui doit notamment permettre de couvrir les coûts d'EDF. La Commission de régulation de l'énergie (CRE) propose traditionnellement en août, mais aussi parfois en début d'année, une évolution du tarif hors taxe.
Le gouvernement a ensuite trois mois pour s'y opposer. La CRE a indiqué récemment qu'elle comptait proposer une évolution du prix début 2019, et des associations ont alerté sur une hausse qui pourrait atteindre 8 à 10%.
"C'est le ministre [de l'énergie] qui fixe les prix. Il n'a pas prévenu les opérateurs, pas plus EDF que les autres" de sa décision de ne pas entériner de hausse cet hiver, a encore indiqué Jean-Bernard Lévy.
Une "prime exceptionnelle" pour remplacer les chaudières au fioul. Par ailleurs, le PDG d'EDF a annoncé le lancement d'une "prime exceptionnelle" pour faciliter le remplacement des chaudières au fioul par des pompes à chaleur. Cette prime s'ajoutera à celle déjà existante de 3.000 euros pour les ménages modestes, et de 2.000 pour les autres. "Au-delà de l'aide du gouvernement, nous allons, nous, faire un effort exceptionnel et augmenter de 50% l'aide [au changement de] la chaudière pour les pompes à chaleur (…) car la pompe à chaleur, c'est de l'électricité décarbonée", a indiqué Jean-Bernard Lévy.