Tout est parti d'une déclaration mercredi matin de la Saudi National Bank. L'établissement saoudien a annoncé, cinq jours après la faillite de la banque américaine SVB, qu'il n'augmenterait pas son soutien accordé à Credit Suisse dont il est le premier actionnaire. La banque hélvète, déjà embourbée dans de nombreuses difficultés, a donc vu sa valeur en Bourse chuter de 25%. Un dévissement qui a entraîné dans son sillage certaines banques françaises dont BNP Paribas et la Société générale. L'action des deux établissements a chuté de 11% ce mercredi.
Pour la première fois depuis la crise de 2008, les banques européennes vivent dans la crainte d'une crise financière. Néanmoins, 15 ans plus tard, elles apparaissent bien mieux armées qu'elles ne l'étaient à l'époque. La règlementation bancaire s'est en effet considérablement durcie et les banques européennes ont dû prendre leurs dispositions pour pouvoir absorber les effets d'un choc à court comme à long terme.
Depuis 2008, les banques doivent réduire leur dépendance entre elles
Concrètement, cela peut signifier davantage de fonds propres en cas de prêts non remboursés ou bien plus de liquidités dans le cas d'une vague de retraits précipités. C'est ce dernier phénomène qui a été à l'origine vendredi dernier de la faillite de SVB. "La liquidité, c'est un peu l'essence que vous mettez dans le moteur. Vous avez beau avoir un grand moteur, si vous n'avez pas d'essence dedans, vous n'avancez plus. La banque peut arrêter tout simplement parce qu'elle n'a pas la liquidité pour faire face aux engagements qu'elle a pris et qui peuvent être à très court terme", indique Frédéric Lacroix, avocat, spécialiste du droit bancaire et associé du cabinet d'affaires internationales Clifford Chance.
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Très concrètement, BNP Paribas et le Crédit Agricole comptent chacune plus de 460 milliards d'euros disponibles immédiatement. Et après la crise de 2008, les banques ont également dû réduire leur dépendance entre elles. De quoi endiguer, en principe, le fameux effet domino en cas de crise.