Le ministre de l'Économie et des Finances, Bruno Le Maire, n'a pas écarté mercredi un rachat provisoire de l'usine de Blanquefort, en Gironde, par l'État, se disant ouvert "aux solutions les plus originales" pour sauver ce site après le rejet par l'Américain Ford d'une offre de reprise.
Un rachat par l'État ? "Pourquoi pas ? Je suis prêt à ce genre de solutions", a affirmé Bruno Le Maire sur BFMTV et RMC, interrogé sur la possibilité pour l'État français de racheter ce site afin de le revendre ensuite au groupe franco-belge Punch Powerglide, qui a présenté une offre de reprise de cette usine rejetée par Ford.
"Je suis prêt aux solutions les plus originales pour garantir qu'un site industriel performant, qui a un repreneur de qualité et des salariés qui sont totalement engagés, puisse survivre", a affirmé le ministre, sans donner plus de détails sur les solutions envisagées pour racheter un site que Ford ne souhaite pas revendre.
"La partie n'est pas finie", selon Le Maire. Le ministre a révélé s'être entretenu la veille au téléphone avec le président du constructeur automobile pour l'Europe, Steven Armstrong, pour la deuxième fois depuis l'annonce jeudi dernier de son rejet de l'offre de reprise par Punch. Il a saisi l'occasion pour lui adresser une mise en garde, assurant que le constructeur américain risquait de "perdre beaucoup en termes de réputation" et affirmant que "la partie n'était pas finie". "Pour Blanquefort, croyez-moi, je n'ai pas encore baissé les bras", a-t-il prévenu.
>> Pour la maire de Blanquefort, "la réaction de l'Etat est intéressante" :
#E1#Ford#Blanquefort@blanquefort_#Gironde@BrunoLeMaire n’écarte pas un rachat provisoire du site par l’Etat. La réaction de Véronique Ferreira, maire de Blanquefort Vidéo #Europe1pic.twitter.com/Cd5to6jN8i
— Stéphane Place (@StephanePlace) 19 décembre 2018
Un rejet de la proposition de reprise. Ford a annoncé jeudi dernier qu'il écartait l'offre de reprise de l'usine de Blanquefort par Punch Powerglide, malgré l'appui du gouvernement français. Bruno Le Maire avait alors dénoncé une "trahison" et demandé à l'américain de revoir sa décision qui concerne 850 salariés. Le président Emmanuel Macron avait par la suite qualifié d'"hostile et inacceptable" la décision de Ford de fermer cette usine.
>> Pour Gilles Lambersend (CGT), secrétaire du comité d’entreprise de l'usine, "la nationalisation peut être une solution" :
#E1#Ford#Blanquefort#Gironde@BrunoLeMaire n’écarte pas un rachat provisoire du site par l’Etat. La réaction de Gilles Lambersend (CGT), secrétaire du comité d’entreprise Vidéo #Europe1pic.twitter.com/73QMlMyOz3
— Stéphane Place (@StephanePlace) 19 décembre 2018
Des licenciements plutôt qu'une reprise. Le projet de reprise de la société franco-belge Punch devait préserver 400 emplois. Le groupe américain a estimé qu'un plan social était préférable à un projet de reprise qu'il juge fragile depuis le départ. Les syndicats de Ford Blanquefort avaient eux aussi appuyé ce plan, en acceptant un gel de salaire pendant trois ans, la perte de trois jours de repos et une modulation du temps de travail.