C’est le premier raté du passage au prélèvement à la source. Si la mesure n’entrera pas en vigueur avant janvier 2019, elle pourrait déjà, de manière indirecte, impacter votre déclaration de revenus de 2018. En effet, près de 500.000 contribuables devraient recevoir cette année une déclaration d’impôts faussée, les obligeant à corriger eux-mêmes le chiffre pré-rempli dans la case des revenus. La raison de ce loupé : le logiciel qui recoupe les informations des contribuables a eu quelques difficultés à intégrer le nouveau processus de collecte des données, mis en place par Bercy dans le cadre du prélèvement à la source, comme le révèle Le Canard enchaîné dans son édition du 3 avril.
Un million d'oubliés. Les informations des contribuables sont centralisées par la Caisse nationale d’assurance vieillesse qui, contrairement à ce que son nom indique, ne gère pas que les retraites. Jusqu’à présent, les entreprises lui livraient une déclaration annuelle concernant leurs salariés, mais avec la perspective de la réforme fiscale de 2019, cette déclaration est devenue mensuelle. Or, de la déclaration annuelle à la déclaration mensuelle, le programme qui traite ces informations s’est quelque peu "emmêlé les connexions", ironise le palmipède. Finalement, plus d’un million de foyers fiscaux ont été frappés.
Un courrier rectificatif. Pour la moitié d’entre eux - qui font leur déclaration en ligne - l’erreur sera directement corrigée par les services du fisc, d’ici la mi-avril sur leur compte impots.gouv.fr, indique un porte-parole de la Direction générale des finances publiques. Mais pour les 500.000 restants, qui utilisent encore la déclaration papier, la vigilance devra être de mise au moment de remplir le formulaire bleu qui va arriver dans les boîtes aux lettres. Pour éviter les oublis fâcheux, l’administration devrait toutefois leur adresser un courrier rectificatif, avec le chiffre corrigé des revenus imposables.
Gare au redressement fiscal. Rien pourtant qui ne rassure la CGT-Finances publiques : "Les contribuables qui vont renvoyer la version papier, en la signant sans vraiment regarder, risquent d’être redressés. Certains ne remarqueront peut-être pas le courrier rectificatif du fisc. Ce n’est pas sérieux !", s’agace ainsi Olivier Vadebout, secrétaire général du syndicat, dans les colonnes du Parisien. Gare aux étourderies donc !