La Banque de France a relevé jeudi ses prévisions de croissance pour la France à 1,8% en 2017, puis 1,7% en 2018 et 1,8% en 2019, en pariant notamment sur un redressement des parts de marché à l'international. "Après trois années de croissance modérée", l'activité devrait "accélérer" fortement cette année pour atteindre 1,8%, soit son plus haut niveau depuis 2011, souligne l'institution monétaire dans ses projections macroéconomiques semestrielles.
Les "bons résultats" de l'économie. À partir de 2018, la croissance devrait par ailleurs se maintenir à "un rythme proche", dans un contexte international porteur, ajoute la banque centrale française, qui insiste sur les "bons résultats" enregistrés par l'économie française au cours des derniers mois. La Banque de France tablait jusqu'à présent sur une hausse du produit intérieur brut (PIB) de 1,6% pour 2017, 2018 et 2019, dans un contexte de lente remontée des prix du pétrole susceptible de pénaliser le pouvoir d'achat des ménages. Mais les bons résultats en matière d'investissement des entreprises, ajoutés au "dynamisme de la demande mondiale et à la baisse des taux d'intérêts", l'ont poussée à faire preuve de plus d'optimisme tant pour les entreprises que pour l'emploi.
"Après plusieurs années exceptionnellement négatives", l'activité ne devrait plus être "freinée par le commerce extérieur", estime ainsi l'institution monétaire, qui anticipe un "rattrapage des performances décevantes observées jusqu'au début 2017". Selon ce scénario, les exportations devraient repartir de l'avant, en particulier en 2018 (+5,9%). Les parts de marchés de la France devraient ainsi se redresser, et le commerce extérieur cesser de pénaliser l'économie tricolore.
Une consommation "robuste". Les mesures fiscales annoncées par le gouvernement, comme la baisse de la taxe d'habitation, et surtout les perspectives plus favorables sur le front de l'emploi privé, devraient par ailleurs soutenir le revenu des ménages, permettant à la consommation de rester "robuste". Selon la Banque de France, le taux de chômage ne devrait pas diminuer en 2018 (9,6% de la population active), en raison de la baisse des emplois aidés. Mais il devrait bel et bien reculer en 2019 et 2020, de l'ordre de 0,4 point par an.