Lorsque Carlos Tavares prend les commandes de PSA en 2014, le groupe perd 50 millions d’euros par mois. C’est alors que le "psychopathe de la performance", comme il se définit lui-même entre en jeu pour réduire les coûts.
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"C’est une méthode de cost killer pour l’essentielle, résume Bernard Jullien, maître de conférence en économie à l’Université de Bordeaux et spécialiste de l’industrie automobile. C’est quelqu’un qui essaie de raboter partout où il est possible de raboter. Tout est compté. On est à l’euro près."
Un mode de vie ascétique
La "méthode Tavares" est parfois jugée trop froide et autoritaire. C’est vrai qu’elle a mené à une forte réduction des effectifs. En 2014, PSA comptait 58.000 salariés en France. Il en route un peu plus de 40.000 aujourd’hui. La fusion avec Fiat-Chrysler en 2021 s’est aussi traduit par plans sociaux. Le dernier date d’il y a moins d’un an et concerne plus de 30.000 employés de Stellantis aux Etats-Unis.
Pilote amateur, le dirigeant est décrit comme un ascète qui se lève tôt, se couche tôt, ne boit pas d’alcool et déjeune en un quart d’heure, montre en main. Le menu n’est pas moins frugal : salade et eau minérale.
Une ferme à côté à de Lisbonne
Seule entorse : Carlos Tavares passe une semaine par mois à télétravailler depuis sa ferme au Portugal, à trois quart d’heures de route de Lisbonne, où il cultive sa propre huile d’olive mais aussi son Porto. C’est dans les environs qu’il a investi dans un garage spécialisé dans la restauration de vieilles voitures.
Son mandat à la tête de Stellantis prend fin dans 2 ans, en 2026. Officiellement, le dirigeant ne veut pas se prononcer avant l’année prochaine. Mais en coulisse, son entourage ne l’écarte pas : Carlos Tavares et sa méthode pourraient bien rempiler.