C’est un chantier prioritaire pour le gouvernement : remettre à plat le dispositif d’apprentissage pour le rendre plus attractif et inciter les jeunes à s’engager dans cette filière. Emmanuel Macron y voit une solution pour mieux faire correspondre formation des jeunes et besoin des entreprises. A ce titre, la ministre du Travail Muriel Pénicaud lance dès lundi une campagne de mobilisation des acteurs de l’apprentissage, avec en ligne de mire la présentation du projet de loi sur l’apprentissage, la formation et l’assurance chômage, vendredi en conseil des ministres. Focus en chiffres sur une filière que le gouvernement s’apprête à dépoussiérer.
Europe 1 consacre la journée de lundi à l’apprentissage. Tout au long de la journée, découvrez les reportages, portraits et enquêtes de nos journalistes dans les journaux et les émissions. Retrouvez le programme complet ici.
420.000 apprentis
Il y avait environ 420.000 apprentis en France en juin 2017. Un chiffre qui évolue peu puisqu’on en comptait 410.000 en 2015. D’où la volonté du gouvernement de réformer cette voie afin de la rendre encore plus attractive. Alors que François Hollande avait fixé l’objectif de 500.000 jeunes en 2018, le gouvernement actuel se montre plus réaliste : 430.000. L’apprentissage concerne plusieurs niveaux d’études (Brevet pro, BTS, CAP et Bac pro) et en fonction peut durer de un à trois ans. La durée moyenne d’un contrat d’apprentissage est de 1,7 an.
7% des jeunes de 16 à 25 ans
Preuve que la filière peine réellement à attirer les étudiants, seuls 7% des jeunes de 16 à 25 ans sont en apprentissage en France. C’est deux fois moins qu’en Allemagne (15%). Outre-Rhin, l’apprentissage est un passage quasiment obligatoire pour de nombreux métiers aux qualifications moyennes. Les élèves sont dirigés vers cette voie beaucoup plus tôt qu’en France et effectuent en moyenne trois ans en entreprise.
2.723 CFA
C’est le nombre de centre de formation d’apprentis (CFA), des structures qui complètent la formation reçue dans les entreprises par des enseignements plus généraux. Les centres sont gérés par des organismes privés (entreprises, associations), des chambres de métiers, des chambres de commerce et d‘industrie ou des organismes publics (lycées).
32 milliards d’euros
Chaque année, la France consacre 32 milliards d’euros à la formation professionnelle et l’apprentissage (1,6% du PIB). Ce sont principalement les entreprises qui prennent en charge ce coût (43%) par le biais de contributions. Elles doivent par exemple payer la taxe d’apprentissage (0,68% de la masse salariale) qui finance notamment les CFA. Dans l’ordre, les régions, l’État, Pôle emploi et les ménages français se partagent le reste du financement.
25 ans
C’est aujourd’hui l’âge limite pour pouvoir signer un contrat d’apprentissage. Toutefois, la loi Travail autorise depuis 2017 l’expérimentation de l’entrée en apprentissage jusqu’à 30 ans dans sept régions (Bretagne, Bourgogne-Franche-Comté, Centre-Val de Loire, Grand Est, Hauts-de-France, Nouvelle-Aquitaine, Pays de la Loire depuis janvier ; Île-de-France et Occitanie depuis avril). Une exception qui devrait devenir la règle selon le projet de loi du gouvernement.
374,62 à 1.168,80 euros
La rémunération est calculée sur la base du Smic et son niveau varie en fonction de l’âge et de l’année d’étude de l’apprenti. Ainsi, un jeune de 16 ou 17 ans qui entame sa première année perçoit au minimum 25% du Smic, soit 374,62 euros. Un apprenti de 21 ans ou plus en première année perçoit lui 53% du Smic, soit 79419 euros. Le salaire perçu augmente ainsi au fil de la progression de l’apprenti, jusqu’à un maximum de 78% du Smic, soit 1.168 euros.
55,4% dans les TPE
Dans le privé, ce sont principalement les très petites entreprises qui accueillent les apprentis (55,4%). Suivent les entreprises de 10 à 50 salariés (18,6%), celles de plus de 250 salariés (17,2%) et enfin les sociétés de 50 à 250 salariés (8,9%). Le secteur public a beaucoup moins recours aux apprentis : 9.400 seulement dans toute la France en 2018 mais leur nombre a plus que doublé depuis 2014.
70% d’insertion
Selon le ministère du Travail, 70% des jeunes passés par l’apprentissage ont un emploi sept mois après la fin de leur contrat. Un taux d’insertion élevé qui varie selon le niveau de diplôme (de 54% pour un CAP à 77% pour un BTS) et la spécialité (60% dans le commerce, 79% dans les services à la personne, 80% pour la finance…). Par ailleurs, un jeune sur deux travaille dans l’entreprise où il était apprenti.
57% de satisfaction
C’est le nombre de chefs d’entreprise qui renouvellent l’expérience de l’apprentissage. Plus d’un patron sur deux réembauche un apprenti dans les deux ans qui suivent le précédent contrat.
28% de contrats rompus
L’apprentissage n’est pas la garantie d’un parcours linéaire. Selon le ministère du Travail, 28% des contrats sont rompus avant leur terme, chiffre qui grimpe à 38% pour les moins de 18 ans. Les ruptures sont imputables aux entreprises (l’apprenti ne répond pas aux attentes) et aux apprentis eux-mêmes (changement d’orientation).