L'Assemblée a rétabli vendredi, en nouvelle lecture au projet de budget 2018, l'impôt sur la fortune immobilière (IFI), supprimé par le Sénat, au grand dam de la droite pour qui le mode de calcul de ce nouvel impôt, qui doit remplacer l'ISF, est "un mensonge d'Etat".
"Plus taxé qu'auparavant", estime LR. Partisan d'une suppression pure et simple de l'ISF, le président de la commission des Finances Eric Woerth (LR) a estimé que le nouvel IFI taxerait l'immobilier sur une base plus large que l'ISF auparavant, avec moins de possibilités de déductions. "Certaines personnes verront leur patrimoine immobilier plus taxé qu'auparavant, contrairement à ce qu'avais promis le gouvernement. Le calcul de l'IFI est un mensonge d'Etat", a lancé Eric Woerth à Bruno Le Maire.
Le Maire défend "de la cohérence". Estimant que "la parole d'Eric Woerth avait certainement dépassé sa pensée un vendredi après-midi", le ministre a défendu "la cohérence de l'IFI, qui a une base claire et simple". "C'est vrai qu'il y a moins de possibilités de déductions. Si vous avez une belle collection d’œuvres d'art, vous ne pourrez plus la déduire de l'IFI. Mais il n'y a là aucun mensonge, il y a là de la cohérence", a-t-il argumenté.
La gauche veut le retour de l'ISF. De son côté, la gauche a continué à dénoncer la suppression de l'ISF, qui va entraîner un manque à gagner de près de 3,2 miliards d'euros pour l'État. "C'est un des scandales de ce budget qui va marquer durement notre pays", a martelé le député communiste du Nord Fabien Roussel.
Prochain rdv le 21 décembre. Les députés ont achevé dans la nuit cette nouvelle lecture du projet de budget, tout comme celle sur la loi de programmation de finances publiques 2018-2022. Après une dernière lecture par le Sénat, ces deux textes seront définitivement adoptés par l'Assemblée jeudi 21 décembre.