Le déficit de la Sécurité sociale s'est établi à 5,1 milliards d'euros en 2017, contre 7,8 milliards en 2016, ont annoncé jeudi les ministres de la Santé, Agnès Buzyn, et des Comptes publics, Gérald Darmanin. Ce chiffre est "en légère amélioration" par rapport à la dernière prévision du gouvernement, qui tablait en septembre sur 5,2 milliards, rappellent les deux ministres dans un communiqué, soulignant qu'"il s'agit du plus faible déficit enregistré sur les 15 dernières années".
Davantage de recettes. La Sécurité sociale a bénéficié de recettes plus importantes qu'espéré, de l'ordre de 1,2 milliard d'euros, grâce à une croissance de la masse salariale "supérieure aux prévisions" (3,5% au lieu de 3,3%). La plupart des branches de la Sécu affichent des résultats meilleurs qu'en 2016: des excédents de 1,8 milliard d'euros pour l'assurance vieillesse et de 1,1 milliard pour les accidents et maladies du travail (AT-MP), un solde "proche de l'équilibre" (-0,2 milliard) pour les allocations familiales. Même le Fonds de solidarité vieillesse (FSV), traditionnellement déficitaire, réduit sa perte de 3,6 à 2,9 milliards.
La branche maladie se creuse. Seule la branche maladie voit son déficit se creuser, de 4,8 à 4,9 milliards d'euros, au lieu des 4,1 milliards encore prévus en septembre. Les dépenses d'assurance maladie ont légèrement plus progressé que prévu (2,2% au lieu de 2,1%).Mais le gouvernement affirme que cette dégradation est liée à "la perte de produits de TVA" et que la "situation financière sous-jacente" de la branche maladie "s'améliore de l'ordre de 1 milliard d'euros" par rapport à 2016. Cette somme a en effet été affectée à la compensation de la baisse des cotisations chômage des salariés.
Un retour à l'équilibre dans un avenir "proche". Agnès Buzyn et Gérald Darmanin estiment que "ces bons résultats (...) permettent d'envisager un retour à l'équilibre des comptes de la Sécurité sociale dans un avenir proche", sans en préciser l'échéance. Le budget adopté pour 2018 prévoit de ramener le déficit de la Sécu à 2,2 milliards d'euros.