Plus de 2.000 ambulanciers sont attendus sur le périphérique parisien lundi pour manifester contre la réforme du financement des transports sanitaires entrée en vigueur le 1er octobre. La circulation sur le périphérique parisien et l'A4 est très perturbée lundi matin. Dès 7h30, les ambulances des manifestants étaient à l'arrêt. Ils comptent se rendre au ministère de la Santé vers 16 heures. Les manifestants dénoncent l'entrée en vigueur de l'article 80 de la Loi de financement de la Sécurité sociale qui modifie les conditions de recours aux transports sanitaires.
Que contient cette réforme ?
Depuis le 1er octobre, ce ne sont plus les patients qui choisissent les sociétés d'ambulances auxquelles ils font appel mais les établissements de santé. Désormais l'Assurance maladie ne rembourse plus des transports en ambulance déclarés par les patients mais alloue aux hôpitaux un budget "transport" pour financer et organiser les transports sanitaires inter et intra-établissements.
L'article 80 de la Loi de financement de la Sécurité sociale 2017 (LFSS) prévoit également que tout déplacement en ambulance devra avoir une justification thérapeutique. C'est-à-dire que les déplacements liés aux soins de suite et de rééducation ne seront plus pris en charge tout comme les "autorisations de sortie" pour les patients en traitement hospitalier. Les ambulances seront par ailleurs moins sollicitées.
Cette réforme a pour objectif d'"unifier les modalités de prise en charge des dépenses de transport entre hôpitaux et de préciser les règles concernant la prise en charge des déplacements", comme le précise la note d'information du 18 mars dernier.
Quelles sont les craintes des ambulanciers ?
Avec ce nouveau budget "transport", les hôpitaux vont lancer des appels d'offres pour obtenir les meilleurs prix. Un système qui avantagerait les grandes sociétés de transport sanitaire mais pas les petites. "C'est l'ubérisation de notre métier", dénonce le patron d'une société d'ambulances sur France Bleu lundi matin. "Nous, on a des tarifs réglementés, c'est compliqué même de faire 10% de remise alors que les grands groupes peuvent faire des 30% de remises ce qui va nous tuer à petit feu."
Une ambulancière mobilisée le 1er octobre assurait auprès de France 2 que la Caisse primaire d'Assurance maladie (CPAM) n'avait pas revalorisé leurs prestations depuis 2013 alors que les prix des carburants n'avaient cessé de grimper. "Ils veulent les meilleurs prix, mais on est déjà au plus bas", avait-elle déploré.
Pour rentabiliser au mieux leurs services, les professionnels devraient augmenter leur cadence. Pour l'instant, les ambulances transportent en moyenne neuf patients par jour, selon France 2.