"Là où l'année dernière je pouvais avoir entre 800 et 900 euros de notes de frais, aujourd'hui je suis entre 1200 et 1500 euros. C'est presque la moitié de mon salaire" avoue Camille au micro d'Europe 1, qui avec son métier de commerciale invite des clients au restaurant plusieurs fois par semaine. En plus de l'augmentation des prix, c'est le délai de remboursement des notes de frais qui s'est rallongé dans l'entreprise. Une double peine pour Camille.
"Je suis obligé de demander à ma mère de me prêter de l'argent"
"Avant j'avais des bien sûr des petits découverts, comme tout le monde, entre 50 et 100 euros mais sur la fin du mois. Aujourd'hui, quand tout est payé - mes charges personnelles, les notes de frais etc - au 10 du mois je suis à moins 400. Donc on ne s'en sort plus du tout". Son employeur était ouvert à des avances sur les notes de frais, mais la démarche est trop compliquée estime Camille.
Alors elle essaie de limiter le coût de ses rendez-vous même si cela ne suffit pas : "j'ai une autorisation de découvert mais qui n'excède pas 15 jours, et comme en ce moment j'ai pas beaucoup de fonds de roulement, à 31 ans je suis obligé de demander à ma mère de me prêter 400 euros juste deux semaines. Pour pouvoir combler le trou et ne pas payer d'agio du fait du temps de remboursement des notes de frais".
Comme Camille, d'autres cadres se sont déjà retrouvés à découvert cette année, conséquence directe de la hausse des prix, explique Sylvain Montoro, le directeur financier de Mooncard : "principalement, les notes de frais concernent la restauration, le transport et l'énergie. Ce sont des postes qui ont fortement augmenté ces derniers mois et donc naturellement les notes de frais ont suivi la même tendance".
Et le phénomène touche surtout les jeunes cadres qui vivent en dehors de la région parisienne, car ils avancent beaucoup de frais de carburant.