Le projet de suppression de postes via des ruptures conventionnelles collectives chez Pimkie est "instrumentalisé" pour "attaquer" la loi travail, a estimé vendredi la direction de la chaîne de prêt-à-porter féminin Pimkie (groupe Mulliez).
"Tentatives de récupération". "Il n'échappera à personne que le cas Pimkie est instrumentalisé pour attaquer à nouveau la loi travail et le gouvernement," a déclaré dans un communiqué le directeur général délégué Eric Foucault. "Ces tentatives de récupération politique et d'instrumentalisation de notre entreprise ne sont pas acceptables pour les collaborateurs de Pimkie qui vivent déjà une période difficile", a-t-il ajouté.
Un projet de "retournement d'entreprise". Un projet de suppressions de postes, via des ruptures conventionnelles collectives, doit être présenté le 8 janvier aux salariés de l'entreprise. Permises par la réforme du Code du Travail, ces ruptures de contrat amiables en nombre nécessitent un accord majoritaire avec les syndicats. Il s'agit d'une forme de plan de départs volontaires hors du cadre d'un plan social. Selon la direction, il s'agit d'un projet de "retournement d'entreprise", "alors que son chiffre d'affaires s'érode depuis 10 ans" et que "Pimkie présente des résultats déficitaires depuis 2015, sans être parvenu à inverser cette tendance".
"Position de principe" de la CGT. Environ 1.700 salariés ont formé 200 groupes de travail pour formuler des "recommandations". "Cette transformation profonde ne peut malheureusement échapper à un plan de départs volontaires", a déclaré Eric Foucault sans donner de chiffre, regrettant la "position de principe" de la CGT qui a "fait savoir par voie de presse qu'elle ne signerait pas cet accord". Selon la secrétaire du CE Valérie Pringuez, des groupes de travail, associant depuis plusieurs semaines les salariés à l'élaboration du plan de redressement de l'enseigne déficitaire, ont proposé la fermeture en 2018 de 81 magasins dont 20 en France, puis 40 autres en 2019 en Allemagne, "pays le plus touché".