La 60e édition du Salon de l'Agriculture va s'ouvrir ce samedi dans un contexte inflammable. Les agriculteurs attendent le gouvernement de pied ferme : ils réclament des avancées concrètes après les annonces de l'exécutif il y a trois semaines. Certaines mesures ont déjà été appliquées : Gabriel Attal a annoncé qu'il supprimait la hausse de la taxe sur le gazole non routier (GNR) agricole, qui devait augmenter progressivement jusqu'en 2030. Il a aussi annoncé un effort pour la rapidité des aides d'urgences, notamment s'agissant de la maladie hémorragique épizootique (MHE) pour laquelle le remboursement par l'État des soins vétérinaires est passé de 80 à 90%.
D'autres mesures restent encore à traduire dans les exploitations comme celle de la simplification. Promise par le gouvernement, la simplification administrative devrait faciliter le quotidien des agriculteurs.
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"Toutes ces mesures un peu structurelles qui n'avancent pas"
Si les préfets et les syndicats agricoles en discutent depuis deux semaines, aucune mesure concrète n'a été annoncée, estime Hervé Lapie, secrétaire général de la FNSEA. "On nous avait promis de faire de l’entretien et du curage des fossés et des cours d’eau. On nous a simplifié et réduit le délai administratif mais on n'a pas changé le fond du dossier ! C'est comme les sujets de changement climatique sur le stockage d'eau, il faut nous alléger les procédures. Il y a toutes ces mesures un peu structurelles qui n'avancent pas, qui n’avancent pas assez vite", lance-t-il.
Des modalités encore inconnues pour bénéficier des aides financières
Pour tenter d'éteindre la crise agricole, le gouvernement a décidé de sortir le chéquier. Il y a d'abord les 150 millions d'euros de soutien à la filière de l'élevage bovin, une mesure qui ne sera pas déployée avant l'été, mais aussi les 80 millions d'aides pour les viticulteurs touchés notamment par le mildiou, dans le bordelais. Il faut aussi compter 150 millions d'euros sur deux ans pour un plan d'arrachage de vignes. Mais les modalités ne sont pas encore connues.
"On a remis un coup de pression sur le gouvernement parce que malheureusement, nous n'avons pas d’avancée vraiment concrète sur les exploitations. Par exemple, sur les mesures viticoles, il y a un fonds de 150 millions d'euros qui a été mis sur l'arrachage différé et la restructuration [...] à l’heure actuelle, on ne sait toujours pas comment ça va être appliqué, quels critères d’éligibilité [seront attribués] à ce fond par exemple", s'interroge Rémi Dumas, vice-président des Jeunes Agriculteurs.
Si rien n'avance d'ici l'ouverture du Salon de l'Agriculture, samedi 24 février, la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs n'hésiteront pas à relancer les blocages.