L'année 2019 a été marquée par la grève record des agents de la SNCF contre la réforme des retraites. L'entreprise publique a été très impactée par le mouvement social, avec une perte de chiffre d'affaire estimée à près de 700 millions d'euros. 2020 sera aussi une année marquante dans l'histoire de la SNCF : un plan d'économie de 200 millions d'euros, a annoncé Jean-Pierre Farandou, le nouveau directeur. Mais aussi et surtout la concrétisation effective de l'ouverture à la concurrence sur le transport de voyageurs sur le réseau ferré.
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"Il faut être en capacité de gérer la maintenance par nos propres moyens"
Le premier concurrent déclaré de la SNCF s'appelle Transdev. C'est un groupe de transport français présent dans 20 pays et qui gère notamment les trams de Grenoble, Montpellier ou Rouen. Transdev s'est positionné sur la première échéance : les lignes Intercités Nantes / Lyon et Nantes / Bordeaux. L'appel à candidatures se termine dimanche, et l'exploitation commencera réellement en 2022, mais le groupe a quelques idées pour ces deux lignes, fort de 20 ans d'expérience en Allemagne. Outre-Rhin, Transdev a réussi à faire passer la fréquentation d'une ligne près de Düsseldorf de 500 à 23.000 voyageurs quotidiens, en jouant sur les horaires et la fréquence des trains.
Le réseau français suscite un réel intérêt au sein du groupe, mais qui ne va pas sans poser de questions. "Il faut être en capacité de gérer la maintenance par nos propres moyens, d'avoir un dispositif de longue durée, au moins supérieur à dix ans, et d'avoir l'ensemble des données", rappelle Edouard Hénaut, le directeur général de Transdev.
Car l'enjeu pour les concurrents de la SNCF sera d'avoir accès aux mêmes niveaux d'information que la compagnie historique. Une mise en concurrence qui va se dérouler sous le regard attentif de l'Autorité de régulation des transports, qui demande que SNCF Réseau, le gestionnaire des rails, soit le plus indépendant possible de SNCF Voyageurs.