"On a péché par arrogance parce qu'on a trop de marques, on a acheté trop d'enseignes" et "on n'est pas capable de soutenir toutes ces enseignes", a reconnu mercredi sur RTL Patrick Puy, le PDG du groupe en difficulté Vivarte.
"Une erreur stratégique". Le groupe d'habillement et de chaussures a annoncé mardi la cession prochaine de ses marques André et Naf Naf et la suppression de plus de 700 postes. Vivarte "souffre de trois maux", à savoir "une dette excessive", des résultats plombés par La Halle aux chaussures et l'acquisition d'un trop grand nombre d'enseignes, a-t-il estimé. "Cela a été une erreur stratégique", a dit Patrick Puy, et "pour le bien" des enseignes que le groupe d'habillement va garder comme de celles qu'il va céder, "on a décidé de se libérer de quelques-unes".
Plusieurs enseignes vendues. Engagé dans un vaste plan de restructuration, Vivarte va se séparer de deux de ses enseignes emblématiques : André (786 salariés), et Naf Naf (860 salariés). Concernant La Halle aux chaussures, Patrick Puy a précisé que "beaucoup de chiffres ont été donnés à tort" et qu'il y aura 707 suppressions de postes au total, dont 494 dans les 142 magasins (sur 800 environ) qui vont fermer, et le reste dans les sièges. L'été dernier, le groupe en difficulté avait déjà annoncé que Pataugas, Kookaï et Chevignon seraient vendus. "Les négociations sont en bonne voie, (ces enseignes) seront cédées avant l'été et je répète que les marques qu'on garde, on les garde pour les développer", a insisté le PDG de Vivarte, tout en précisant que pour André et Naf Naf, un mandat de vente serait donné mercredi ou jeudi.
"Une dette excessive". Autre levier de la restructuration du groupe, l'annulation d'une partie de sa dette de plus de 1,3 milliard d'euros a de nouveau été évoquée par Patrick Puy. "On va restructurer (la dette) et à la fin du mois de février, on annoncera un accord historique dans lequel les actionnaires, les créanciers abandonneront 800 millions de dette et on se retrouvera avec une dette de 570 millions", a-t-il expliqué, réfutant l'expression de "fonds vautours" pour qualifier les actionnaires du groupe. Cette dette "excessive" de Vivarte, selon les propres mots de son PDG, est notamment l'héritage de son rachat en 2007 par LBO (procédure de rachat d'entreprise par endettement).