"Oui, il y a trop de syndicats en France". Invité d'Europe1 à l'occasion du 1er mai, Bernard Thibault, l'ancien secrétaire général de la CGT, désormais administrateur du Bureau international du Travail, a fait une déclaration plutôt inattendue.
Un message "affaibli". "Le syndicalisme français pâtit à la fois de sa division et de la multiplication de ses acteurs", analyse Bernard Thibault. Ainsi, selon lui, "chaque fois que les organisations syndicales sont divisées sur les revendications à défendre, cela affaiblit le message syndical".
"Trop" de syndicats. En ce 1er mai, où la CGT, la CFDT et FO défileront chacune de leur côté à Paris, l'ancien secrétaire général de la CGT a déploré la multiplication des syndicats : "oui, il y a trop de syndicats en France. D'ailleurs la CGT, dans ses statuts, se prononce pour que les salariés soient réunis dans le même syndicat", fait-il valoir.
Un seul syndicat, la solution ? Mais comment alors respecter la diversité d'opinion des syndicats ? ''Si on admet que la vocation est de défendre les intérêts des salariés, le syndicalisme étant un espace de démocratie, il devrait y avoir la place dans un syndicat aux diverses opinions sur la manière de défendre les intérêts des salariés", tranche l'administrateur du Bureau international du Travail.
Autre argument de Bernard Thibault : "à ceux qui pensaient qu'en multipliant les syndicats, on allait favoriser le taux d'adhésion aux syndicats, la démonstration inverse est en train de se faire."
Utopique ? Un seul syndicat en France, est-ce seulement possible ? "C'est peut être une utopie... mais le mouvement syndical a aussi été porté par des utopies", estime Bernard Thibault.
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