L’une a le sourire, l’autre grimace. L’Union des démocrates et indépendants (UDI) a le vent poupe, l’UMP se déchire, et a la dent dure avec son nouveau voisin du centre-droit. Depuis qu’il a officiellement porté son UDI sur les fonds baptismaux, Jean-Louis Borloo est l’objet de vives critiques venues de la droite, mais aussi du MoDem.
Copé donne dans la poésie
Jean-François Copé a ainsi cru bon de calmer les ambitions du président du Parti radical, qui veut faire de l’UDI "le plus grand parti de France". "L'UMP n'est pas le RPR, c'est pour ça qu'il faut éviter que certains ne s'imaginent passer trop vite de la grenouille au boeuf", a taclé le candidat à la présidence de l’UMP, dimanche, lors de l'émission C Politique sur France 5.
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L’élu de Meaux ne s’est pas contenté de regretter les ambitions de son ancien collègue du gouvernement. Il a aussi expliqué en quoi la création de l’UDI n’avait pas de sens, selon lui. "J'ai voulu personnellement que l'on permette les fameux mouvements, qui déposent des motions, et par exemple il existe une motion centriste, libérale et humaniste, animée par de très nombreux parlementaires, plus d'une centaine, dont l'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, Luc Chatel, et le chef de file des centristes de l'UMP Marc-Philippe Daubresse", a-t-il développé. François Fillon y a lui aussi été de sa réaction, sur son compte Twitter :
Si l'UMP n'est pas capable de faire vivre la diversité en son sein, elle ne sera pas capable de conduire un rassemblement large des Français— François Fillon (@FrancoisFillon) October 22, 2012
Bayrou et le "retour de la guerre des droites"
Luc Chatel, justement, a lui aussi ajouté sa voix au concert de critiques qui s’abat sur Jean-Louis Borloo. "L'idée de reconstituer deux grandes forces politiques au sein de la droite et du centre me paraît très dangereuse car elle empêcherait la reconquête", a déclaré sur Canal+ le député-maire de Chaumont, membre du ticket "Copé" pour l'élection à la présidence de l'UMP. "Dans une élection à deux tours au scrutin majoritaire, si vous reconstituez l'UDF et le RPR, vous êtes sûr de ne jamais être présent au second tour", a-t-il ajouté.
Des propos que ne renieraient pas… François Bayrou, mais pas pour les mêmes raisons. Pour le leader du MoDem, qui a tout à perde à voir l’UDI prospérer, l’avènement de l’UDI, c’est "le retour de la guerre des droites" et "l’annonce d'une compétition-affrontement." Jean-Luc Bennahmias, vice-président du MoDem, fustige lui aussi, sur le site du Nouvel Obs, "un retour en arrière, à la maison du centre droit. A l'opposé de ce qu'a essayé de faire François Bayrou".
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A gauche, on a surtout tenu à minorer la portée de cette entrée en fanfare d’un nouveau venu sur la scène politique. Le premier secrétaire du PS Harlem Désir a ainsi qualifié la nouvelle formation de simple "rassemblement d'anciens ministres sarkozystes".