La ministre attend des explications. Roxana Maracineanu, ministre des Sports, a demandé vendredi à la Fédération française de Rugby de s’expliquer face à la multiplication ces derniers jours des cas de Covid-19 au sein du XV de France. L'identification de 17 cas, parmi les joueurs et le staff, malgré la mise en place d’un protocole sanitaire strict a abouti à l’annulation du match France-Écosse initialement prévu dimanche. Désormais, la ministre menace de retirer à la fédération son autorisation de participer au Tournoi des Six Nations. "J’ai demandé une enquête interne à la Fédération pour qu'on puisse avoir des explications écrites de leur part", explique Roxana Maracineanu, invitée dimanche d’Europe Matin.
"On a besoin de comprendre ce qu'il s'est passé puisque le centre de crise du gouvernement a validé des protocoles sanitaires stricts. C'est pourquoi mon ministère a autorisé la tenue du Tournoi des Six Nations", rappelle-t-elle.
"Il paraîtrait qu'il y a eu des manquements"
"Il faut que nous ayons les explications dans le détail. De ce que j’ai entendu et lu dans différents journaux, il paraîtrait qu'il y a eu des manquements", relève la ministre alors que Fabien Galthié, le sélectionneur du XV de France, lui-même testé positif au Covid-19, est suspecté d’avoir brisé la bulle sanitaire mise en place. "Joueurs et staff doivent rester ensemble en permanence, ne doivent pas trop aller à l'extérieur de cette bulle ou en tout cas, quand ils y vont, avoir des tests à leur retour", souligne l’ancienne championne de natation.
"On a envie de comprendre. Qui a fait rentrer ce virus dans la bulle ? Et puis, comment s'est-il propagé pour finir par contaminer une quinzaine de sportifs et membres du staff ?", interroge-t-elle.
La ministre demande à la fédération d'exercer son "pouvoir disciplinaire"
Pourrait-elle prendre des sanctions à l’égard de certains membres de la Fédération ou du XV de France s’il était avéré qu’il y a eu manquement ? "C’est la Fédération qui a un pouvoir disciplinaire, donc j'attends d’elle aussi qu'elle l'exerce. Pour ma part, je n'ai fait qu’autoriser la tenue de cette compétition et, finalement, c'est le seul levier que j'ai", conclut Roxana Maracineanu.