En Corse, "une manifestation dirigée contre Macron et le gouvernement", selon le maire LR d'Ajaccio Laurent Marcangeli

Jean-Guy Talamoni et Gilles Simeoni, leaders du mouvement nationaliste, cherchent le "bras de fer" avec l'État, selon le maire d'Ajaccio.
Les Corses manifestent avant la visite d'Emmanuel Macron et d'une partie du gouvernement, mardi et mercredi. © Frédéric Michel
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Frédéric Michel, avec T.LM. , modifié à
Trois jours avant la visite d'Emmanuel Macron en Corse, les nationalistes organisent une manifestation, samedi à Ajaccio. Celle-ci ne fait pas l'unanimité.
INTERVIEW

C'est l'un des événements de ce week-end. Les nationalistes du mouvement d'union Pè a Corsica ("Pour la Corse") ont appelé à une manifestation dans les rues d'Ajaccio, samedi, avant la visite d'Emmanuel Macron et d'une partie du gouvernement, mardi et mercredi. 

Marcangeli pour l'attente. Mais si la liste nationaliste l'a assez largement emporté lors des élections territoriales de décembre dernier, la mobilisation de samedi ne fait pas l'unanimité. Pour le maire Les Républicains d'Ajaccio, Laurent Marcangeli, "on pourrait attendre ce que va dire le président de la République avant de manifester". Selon lui, c'est une question de "décence".

"Bras de fer". Jean-Guy Talamoni et Gilles Simeoni, leaders de Pè a Corsica, ont insisté sur le caractère pacifiste de la mobilisation. "J'ai le sentiment qu'on essaye d'avoir un bras de fer avec l'État. Ce n'est pas une manifestation organisée uniquement pour demander la démocratie et le respect, mais elle est aussi très clairement dirigée contre le chef de l'État, le gouvernement et les pouvoirs publics nationaux", affirme au contraire Laurent Marcangeli, favorable à un nouveau statut pour l'île.

Des symboles, mais pas de problèmes de fond ? Le maire LR d'Ajaccio remet d'ailleurs en question tout l'agenda politique des nationalistes, attachés à la reconnaissance de la langue corse comme officielle ou le statut de résidents. "On parle de symboles avec des idées qui ont le mérite d'exister, mais on ne parle de ce qui pose vraiment problème : les transports, les déchets, la précarité rampante ou le décrochage des jeunes", liste Laurent Marcangeli, qui ne manifestera pas samedi dans les rues de sa ville.