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avec AFP // Crédits : ARTUR WIDAK / NURPHOTO / NURPHOTO VIA AFP , modifié à
A une semaine du scrutin européen, Jordan Bardella, tête de liste RN, a réuni les siens dimanche après-midi à Paris, appelant dans une démonstration de force ses partisans à "l'union" et la "mobilisation". 

Un ultime meeting pour la dernière ligne droite : à une semaine du scrutin européen, Jordan Bardella, tête de liste RN, a réuni les siens dimanche après-midi à Paris, appelant dans une démonstration de force ses partisans à "l'union" et la "mobilisation". "Ne soyez pas spectateur (du) déclin (de la France): devenez acteur de son redressement et venez à nos côtés", a-t-il lancé en conclusion d'un discours prononcé devant plus de 5.000 sympathisants au Dôme de Paris, alors qu'un sondage Elabe paru samedi soir le crédite de 32,5% d'intentions de vote.

Dans son allocution d'une quarantaine de minutes, le patron du parti d'extrême droite a autant appelé les électeurs ne pas s'abstenir qu'à ne pas "se disperser" sur d'autres listes, en revenant aux fondamentaux du lepénisme: "Je vous demande de ne jamais vous excuser d'être fiers d'être Français. A tous les Français, aimez-là (la France, NDLR), et rejoignez-nous". Quelques minutes plus tôt, Marine Le Pen avait elle-aussi exhorté à "ne pas rester au bord du chemin, spectateur passif ou victime": "Vous devez pouvoir dire +J'y étais, j'en étais"+", alors que le mouvement à la flamme pourrait atteindre dimanche prochain son meilleur score au premier tour d'une élection nationale.

 

Continuer à occuper l'espace médiatique

Le patron du RN doit encore enchaîner des entretiens à la presse toute la semaine, manière de répéter son appel à se déplacer aux urnes. Il s'agira également de ne pas laisser tout l'espace médiatique au président de la République Emmanuel Macron, en première ligne pour les commémorations du Débarquement de Normandie, auxquelles doit se joindre le président américain Joe Biden. La majorité présidentielle, emmenée par Valérie Hayer, compte sur cette séquence mémorielle pour remobiliser le camp pro-européen qu'elle entend incarner.

Le président de la République accordera d'ailleurs une interview à France2 et TF1 jeudi en direct depuis Caen dans le journal de 20H00, lors de laquelle il s'exprimera sur les élections européennes et la situation en Ukraine et à Gaza. Après un meeting à Aubervilliers samedi, Mme Hayer a continué à labourer le terrain dimanche. "On ne lâche rien (...) Réveillons-nous, on a les moyens de gagner cette élection", a-t-elle lancé lors d'un meeting à Saint-Fuscien (Somme) dimanche, aux côtés de l'ancienne Première ministre Elisabeth Borne et du président de l'UDI Hervé Marseille.

Mot d'ordre de la macronie pour cette dernière semaine: "Rien n'est joué", malgré des intentions de vote engluées autour de 16%. "Evidemment", que la liste de Mme Hayer peut arriver en tête a soutenu le Premier ministre Gabriel Attal sur France 3. "On se bat pour ça", a-t-il souligné.

"Version affadie"

A gauche aussi, l'heure est à la mobilisation, à la recherche d'un électorat volatile. Avec pour EELV un enjeu de survie, alors que la liste conduite par Marie Toussaint peine à s'imposer, les sondages la plaçant dangereusement proche du seuil des 5% nécessaires pour envoyer des députés à Bruxelles. La candidate, qui n'est jamais parvenue à faire décoller sa campagne, a tenu une grande réunion publique dimanche après-midi à Aubervilliers, devant quelque 1.600 personnes.

Cibles de ses critiques, "le pacte brun" proposé selon elle par l'extrême droite, mais aussi ses concurrents à gauche, notamment Raphaël Glucksman, qu'elle a accusé de reprendre les idées des écologistes "sous une version affadie". L'enjeu pour la gauche est aussi de déterminer qui prendra l'ascendant en vue de 2027, alors que le chef de file des Insoumis Jean-Luc Mélenchon avait lancé la campagne de sa candidate Manon Aubry en affirmant qu'il s'agissait du "premier tour de la présidentielle".

Augure-t-il des résultats en deçà de ses espérances ? Lors d'un meeting à Garges-lès-Gonesse (Val-d'Oise), il a annoncé la création prochaine par les députés insoumis d'une commission d'enquête sur la manière dont "se déroulent les élections en France". "Quand c'est les quartiers populaires, il y a des radiations, il y a des tas de professions de foi posées sur les boites aux lettres (...) Il y en a marre", a déclaré le fondateur de LFI.

Tête de liste de la liste PS-Place publique, Raphaël Glucksmann a lui réaffirmé sur BFMTV sa volonté de "fixer un cap clair" à gauche, "en rupture avec ce que fait La France insoumise". Elabe lui prédit trois points de moins que Mme Hayer, mais une autre enquête vendredi le plaçait à un point seulement de la majorité.