Elle a pu voir et parler à son mari emprisonné. Pour la première fois, mardi, Isabelle Balkany a pu se rendre au parloir de la prison de la Santé et parler avec son mari Patrick, condamné à quatre ans de prison ferme pour fraude fiscale et détenu depuis vendredi. Elle raconte à Europe 1 cet échange forcément particulier.
"C’était un choc. Je tremblais comme une feuille"
Isabelle Balkany tient d’abord à donner des nouvelles de la santé de son mari. "Il souffre beaucoup de son dos. Bizarrement, lui qui est très bien réglé au point de vue tension, là il a la tension clairement haute. Il est crevé", raconte celle qui assure l’intérim à la mairie de Levallois, malgré sa condamnation à trois ans de prison et dix ans d’inéligibilité. "Et puis moralement, serein, motivé, et s’inquiétant pour moi. Il s’inquiète pour moi alors qu’on était dans une petite salle, assis sur deux chaises bien dures. Et je savais - s'il y a quelqu’un qui le connaît c’est moi - qu'il avait mal tout le temps", insiste-telle.
La durée de l’entrevue ? "C’est réglementé, c’est 45 minutes pour tout le monde. J’avais l’impression que c’était notre premier rendez-vous... Mais c’était un choc. Je tremblais comme une feuille", raconte Isabelle Balkany. "Il ne parle pas de la cellule, la seule chose qu’il m’a dit, c’est que la bouffe était immonde, que surtout c’était froid. Ce matin, par exemple, il a eu un steak et des pâtes glacés. Il a dit 'je fous direct à la poubelle'. Le pain est immonde."
"Il a fait sa commande ashkénaze au rabbi"
Mais Patrick Balkany reste Patrick Balkany. "Alors par contre, les aumôniers ont le droit d’amener de la bouffe. L’aumônier, qui est en plus un copain du rabbin de Levallois, est venu le voir hier matin. Il se trouve que le rabbin est ashkénaze, comme mon mari, alors le rabbin lui dit : ‘vous voulez que je vous amène quelque chose’. ‘De la carpe farcie, des cornichons, et des harengs’. Il a fait sa commande ashkénaze au rabbin", sourit Isabelle Balkany.
Autre sujet de conversation, la famille. "On a parlé de nous, on a parlé des enfants, on a parlé des petits-enfants, de notre petit-fils aîné qui fait des terreurs nocturnes, et qui dit qu’il veut aller libérer son Papou, et que lui on l’empêchera pas de ramener son Papou", affirme Isabelle Balkany. "Il m’a parlé de la mairie, parce que j’ai un conseil municipal lundi. On a parlé de la mairie. Et il a été très touché parce qu’il a déjà reçu trente ou quarante lettre de soutien de gens", conclut-elle.