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Gauthier Delomez (propos recueillis par Alexis Delafontaine) / Crédits photo : Auteur / Source / Crédit Jean-Michel Delage / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP , modifié à
Comment réagissent les partis d'opposition à la possibilité de voir Thierry Beaudet, le président du Cese, succéder à Gabriel Attal à Matignon ? Alors que le nom de cette personnalité peu connue du grand public circule, des élus LFI et RN expliquent s'ils déposeront ou non une motion de censure.

C'est une option surprise qui s'invite sur la scène politique française. Thierry Beaudet, président du Cese (Conseil économique, social et environnemental), considéré comme la troisième assemblée en France, a vu son nom circuler pour être nommé Premier ministre en remplacement de Gabriel Attal, démissionnaire. Ce profil non-politique, "techno", peut-il permettre au prochain gouvernement de résister à une potentielle motion de censure ?

Pour LFI, c'est Lucie Castets ou motion de censure

Antoine Léaument, député du Nouveau Front populaire dans l'Essonne et issu de La France insoumise, explique que ses collègues de LFI censureront tout de même cette nouvelle personnalité. "Si c'est quelqu'un d'autre que Lucie Castets, compte tenu du coup de force que cela représente contre la démocratie, il est évident, non seulement qu'on déposera une motion de censure (...) mais aussi une motion de destitution du président de la République", explique-t-il au micro d'Europe 1.

L'élu insoumis s'interroge également sur le statut d'homme politique de centre gauche de Thierry Beaudet, se souvenant qu'Emmanuel Macron était étiqueté de la même façon quand il est devenu président. "On a vu qu'il a fait une politique de droite, voire parfois d'extrême droite, en reprenant les propositions par exemple sur la loi immigration", affirme Antoine Léaument.

"Des motions de censure à tout bout de champ, ça n'a aucun sens", selon un élu RN

Quid de l'autre côté de l'échiquier politique ? Yoann Gillet, député Rassemblement national du Gard, relate au micro d'Europe 1 que son groupe ne peut pas encore annoncer "par principe le vote d'une motion de censure comme ça". "Il faut écouter ce qu'aura à dire le futur Premier ministre. Dans tous les cas, nous sommes les seuls opposants en réalité à Emmanuel Macron et à la politique qu'il mène", tient-il à assurer.

Yoann Gillet estime que "tous (les partis) se sont ligués pour tenter d'empêcher (le RN) d'avoir plus de députés", et s'interroge sur les motions de censure potentielles déposées par le NFP. "Quand je vois la gauche et l'extrême gauche dire qu'ils vont déposer des motions de censure à tout bout de champ, ça n'a aucun sens. Ils mentent aux Français puisqu'ils se sont alliés à Emmanuel Macron", selon l'élu.