L'un des trois policiers mis en examen dans le cadre de l'affaire Benalla a juré mercredi, devant la commission d'enquête sénatoriale, ne pas avoir eu de "relations de copinages et d'amitié" avec l'ex-conseiller de l'Élysée.
Commissaire de police à la Direction de l'ordre public et de la circulation (DOPC) de la préfecture de police de Paris, Maxence Creusat était la première personne visée par la justice dans cette affaire à être auditionnée par les sénateurs, qui entendront également Alexandre Benalla, lui aussi mis en examen, en dépit d'une violente passe d'armes entre les parlementaires et l'ex-chargé de mission à la présidence de la République.
"Je vouvoie Alexandre Benalla". Maxence Creusat, qui a précisé ne pas pouvoir s'exprimer sur les faits pour lesquels il est mis en cause, à savoir la transmission d'images de vidéoprotection à Alexandre Benalla après les fracassantes révélations du Monde le 18 juillet, a affirmé qu'il n'entretenait que des "relations professionnelles" avec lui. "Je vouvoie Alexandre Benalla. Ce dernier m'appelle commissaire. Je n'ai pas son numéro de téléphone. Je n'ai pas de relations de copinage et d'amitié avec Alexandre Benalla", a souligné le commissaire de la DOPC, dans une allusion à peine voilée aux propos tenus par le préfet de police de Paris, Michel Delpuech, le 23 juillet devant la commission d'enquête de l'Assemblée, dénonçant une affaire fruit de "dérives inacceptables, condamnables, sur fond de copinages malsains".
Selon lui l'enjeu du 1er-Mai, au soir, "c'est pas Alexandre Benalla". Maxence Creusat affirme avoir rencontré Alexandre Benalla sur une dizaine de déplacements d'Emmanuel Macron dans l'agglomération parisienne, en sa qualité d'adjoint au chef de cabinet de la présidence de la République "en charge de la coordination des services sur les déplacements du président" pour la sécurité générale et le protocole. Pour lui, "l'événement du 1er-mai, au soir, c'est pas Alexandre Benalla", mais les enjeux d'ordre public liés à la présence de plus d'un millier de militants black bloc, en marge du défilé syndical, a encore déclaré le commissaire.
Des violences commises sur un manifestant. Alors qu'il était censé n'être qu'un simple observateur sur les opérations de maintien de l'ordre, Alexandre Benalla a été filmé en train de frapper un manifestant en marge des défilés du 1er-Mai. Il a été mis en examen le 22 juillet notamment pour "violences en réunion" aux côtés d'un employé de LREM, Vincent Crase. Maxence Creusat a également précisé ne pas connaître ce dernier. Seule entorse à sa promesse de ne pas parler des faits pour lesquels il est mis en cause, Maxence Creusat a estimé devant les sénateurs "n'avoir commis aucune faute de nature pénale".