Il veut redevenir un "militant de cœur" parmi les autres. Lui, le candidat LR battu au premier tour de l'élection présidentielle, alors qu'on lui promettait la victoire après son succès à la primaire de la droite. Au lendemain de son échec, François Fillon a assuré aux cadres du parti, réunis lundi en bureau politique, qu'il voulait tourner la page. Au point de quitter la scène politique nationale ?
Le "combat" des législatives sans lui. Première certitude : François Fillon ne conduira pas la campagne des législatives pour les Républicains. "Ce combat (des élections législatives), il est désormais entre vos mains. Je n'ai plus la légitimité pour le livrer avec vous", a-t-il indiqué aux siens, dont une grande partie s'attendaient déjà à partir en campagne sans qu'il ne les guide.
Communiqué du bp de LR pic.twitter.com/SA1haWOQuh
— Christine Ollivier (@Chr_Ollivier) 24 avril 2017
Pas de nouveau mandat à l'Assemblée ? Parmi les 577 candidats aux élections législatives, trouvera-t-on François Fillon ? Député de Paris, celui-ci avait assuré qu'il ne se représenterait pas dans la 2e circonscription de Paris, favorable aux Républicains. Il y avait investi Nathalie Kosciusko-Morizet en janvier, dans le cadre d'un accord sur le soutien de l'actuelle députée de la 4e circonscription en vue de l'élection présidentielle. Cela avait provoqué la colère de Rachida Dati, qui souhaitait être investie dans cette fameuse 2e circonscription.
Lundi après-midi, Rachida Dati a taclé Nathalie Kosciusko-Morizet en appelant François Fillon à revenir sur son choix en se présentant dans le 7e arrondissement de Paris, qui correspond en partie à la 2e circonscription dans laquelle NKM est pour l'instant investie.
Rachida Dati maire LR du 7e arrdt de Paris favorable à une candidature aux législatives de F. Fillon dans ce secteur : "Îl est chez luî".
— Michaël Darmon (@DarmonMichael) 24 avril 2017
"Penser ma vie autrement". François Fillon peut-il briguer un nouveau mandat de parlementaire ? "Il s’est beaucoup engagé pour maintenir sa famille politique unie, mais après l’élection présidentielle, la question de la légitimité se pose. Il ne jouera pas de rôle de premier plan dans sa famille politique", répond Vincent Chriqui, son directeur de campagne, à 20 Minutes. "Je vais redevenir un militant de cœur parmi les autres. Je vais devoir penser ma vie autrement", a-t-il déclaré en bureau politique, lundi. Quelques mots qui rappellent ceux de Nicolas Sarkozy le soir du premier tour de la primaire de la droite : "Il est temps pour moi d’aborder une vie avec plus de passions privées et moins de passions publiques". Cela n'a pas empêché l'ancien président de garder un oeil sur les affaires internes des Républicains. Chez les proches de François Fillon, en revanche, on a très peu évoqué l'avenir depuis dimanche. Bruno Retailleau, Jérôme Chartier ou Valérie Boyer n'ont pas précisé les rôles qu'ils auraient dans la nouvelle organisation du parti, récupérée en partie par les sarkozystes Christian Jacob et Eric Woerth.
Avenir judiciaire.Mis en examen, il devra enfin répondre des accusations qui pèsent sur lui dans les affaires qui pèsent sur lui et qui ont contribué à l'affaiblir à la course à l'Elysée. Sans immunité présidentielle, son avenir judiciaire s'assombrit.