Sa décision a suscité la colère de l'opposition, qui a d'ores et déjà annoncé le dépôt de deux motions de censure. Samedi, Édouard Philippe a décidé d'engager la responsabilité du gouvernement pour faire adopter sans vote le projet de réforme des retraites via l'article 49-3 de la Constitution. Dans les colonnes du Journal du dimanche, le Premier ministre est revenu sur ce recours, et a écarté toute critique sur l'opportunité d'une telle annonce en pleine période de crise du coronavirus.
Le recours au 49-3 "n'a rien à voir avec le coronavirus", assure-t-il. "On aurait pris la même décision sans le Coronavirus", dit-il encore. Avec 100 cas avérés depuis fin janvier, la France est devenue le deuxième foyer du coronavirus en Europe après l'Italie, conduisant les autorités à annuler les grands rassemblements en milieu fermé ou certains événements comme le semi-marathon de Paris.
Il fustige "'l'obstruction délibérée d'une minorité de députés"
Devant les députés, le Premier ministre a justifié le recours au 49-3 par sa volonté de "mettre fin à cet épisode de non-débat" avec les oppositions et de "permettre à la suite du processus législatif de s'engager". "Plus de 2.000 amendements restent à examiner, l'Assemblée n'a pu examiner que 8 des 65 articles du texte", a regretté l'hôte de Matignon, fustigeant une "stratégie d'obstruction délibérée d'une minorité de députés".